Le trading à haute fréquence : Quand les robots prennent le pouvoir.

un beau paysage présentant des montagnes et des gouffres financiers. flash crash dans l’Euro Stoxx Bank

Il nous semble important de lever le voile sur cette évolution des pratiques financières qu’est le trading à haute fréquence. Cette innovation  n’est pas qu’une petite histoire technologique de banquier mais qui implique l’ensemble des citoyens. Nous allons donc tenter de savoir ce qu’est cette finance technologique qui semble venir tout droit d’un film de science fiction. Défini par le chercheur Marc lenglet [1] comme désignant «  un nouveau mode de négociation sur les marchés financiers dont la caractéristique principale est de permettre une très grande rapidité́ des transactions grâce à un recours à des technologies informatiques puissantes ».  [2]

Ce type de pratique est bel et bien inhumain dans le sens où son univers n’est pas le notre. Les traders haute fréquence raisonnent au millionième de seconde, à la vitesse de la lumière. Il s’agit d’ordres de Bourse passés automatiquement par des ordinateurs pour profiter à chaque fraction de seconde d’un écart de taux favorable. Les ordinateurs mettent en œuvres des algorithmes et produisent une multitudes de micro marges qui en raison des sommes mises en jeux finissent par être très lucratives. Le trading à haute fréquence n’est toujours pas réglementé or il représente d’après Jean Michel Naulot , Ancien membre de l’autorité des marchés financiers, [3]la moitié des transactions sur le marché des actions et constitue un risque de déstabilisation du système majeur.   La part des échanges produit par des algoritmes (70% marchés nord américains et européen 50%) mais on a pas de source officielle. D’après Marc Lenglet on peut dire que l’essentiel des marchés actions sont pris en charges par des algorithmes. Ces algorithmes, produits par des mathématiciens, des physiciens, produisent un volume de donnée qui est difficile d’interpréter par des êtres humains. On voit bien là la monstruosité de la bête. Aujourd’hui les trois quart des ordres, des constructions de valeurs sont réalisés par des robots qui battissent un monde que l’être humain est incapable de comprendre. On ne peut l’analyser ces transactions qu’a posteriori. Ce type d’opérations impliquant des investissements de départ très importants sont réservés à deux types de sociétés : des grandes banques d’ investissement (Goldman Sachs, Citigroup, UBS, etc.) et des fonds spécialisés sur ce marché de niche .

Ces sociétés génèrent des montants de plusieurs centaines de millions de dollars. Des sociétés faisant depuis longtemps la promotion du trading haute fréquence, telle Renaissance Technologies Corp., ont pu ainsi, dans le contexte de crise de l’année 2008, générer jusqu’à 2,5 milliards de dollars de profits. [4] Cette curieuse organisation ce base sur l’idée qu’il faut organiser une compétition entre les marchés et que cette multiplicité de prix produira une juste valeur en augmentant le degré d’efficience des marchés. Depuis la libéralisation des marchés opérée durant les années 2000, on assiste à une multiplication des systèmes multilatéraux de négociations. Face à cette multiplicité de jugement, la nature humaine n’est plus capable de comprendre quelque chose et seul de puissants algorithmes sont en mesure de connaître les différents prix . L’algorithme en plus de former et fixer les cours des actions peut maintenant les négocier à la vitesse de la lumière. Mais tout porte à croire que les traders en utilisant des technologie inhumaine construisent des systèmes incompréhensibles au détriment des autres participants (au premier rang desquels les investisseurs institutionnels et les particuliers).

Une supériorité informationnelle des traders haute fréquence.

Marc Lenglet explique qu’il se crée une pratique de rente produisant un énorme différence de statut entre ceux qui ont les moyens technologiques et les autres : «  L’ asymétrie d’ information entre participants se trouve de fait aggravée, voire transformée en rente informationnelle, une rente par ailleurs favorisée par les offres de colocation aujourd’hui proposées par certains marchés (la colocation consistant à rapprocher les serveurs du participant de ceux du marché, afin de réduire les temps de latence entre les deux systèmes, et d’augmenter la rapidité d’envoi des instructions au marché) » Ainsi , même dans le monde des traders, les inégalités augmentent !

Deplus, des chercheurs américains ont révélé que le système de collecte de la Securities and Exchange Commission ou « SEC »   vend ses données en avant-première à une vingtaine de sociétés d’informations qui les répercutent ensuite à leurs clients traders et investisseurs.[5]les principaux utilisateurs sont les THF (trader haute fréquence). La vente est légale mais suscite une grande controverse. Pour cause, dans un cas sur deux, les THF bénéficient de ces informations sensibles avant qu’elles ne soient rendus publiques sur le site de la SEC, avec un délai de l’ordre de 10 secondes. Autant dire une éternité pour les traders haute fréquence, qui raisonnent au millionième de secondes. Cela leur permet d’analyser très vite les données de la SEC et d’agir en conséquence (acheter ou vendre une action). Entre la vitesse de la lumière des THF et les éventuels régulateurs censés surveiller et contrôler il y a un abîme technologique.

Vers un monde sans homme impossible à réguler:

On assiste à l’éviction rampante du trader humain et cela risque selon Marc Lenglet de « conduire à une baisse de la liquidité du marché et, partant, des gains pour la collectivité (…). Les échelles du temps et de l’espace accèdent ici à une nouvelle expression, qui reste inaccessible à l’être humain : cet état de fait ouvre la question de la régulation des systèmes accueillant ce nouveau mode de négociation. ». Plus personne ne sera en mesure de contrôler un système qui se joue dans des mondes aussi mystérieux. Il y a un risque de crack systémique car les banques mises d’énormes sommes. Seul les grosses sociétés sont à mêmes de jouer le jeux et elles ont la La faculté de manipuler les cours .

Un monde déconnecté de toute réalité : la finance pour la finance.

Aujourd’hui, Les robots construisent des ordres d’achats ( cotations) complètement dématérialisé et donc déconnecté de toute réalité. Le système de marchés s’est constitué en lui même et pour lui même. Une sorte d’art pour l’art mais qui contrairement à l’art à des implications sur le monde réel. Ainsi les algorithmes ne finalisent pas dans une transaction les cotations. Pour bien comprendre le stratagème mis en œuvre Il faut distinguer une cotation et une transaction. Dans le marché du New York stock exange par exemple, 22 millions de cotations par jour sont produites par les algorithmes maos pour obtenir une transaction il faut 1200 cotations, les ordres sont donc passés mais pas exécutés. Il se crée un processus de constitution du prix et une fabrication des marchés. Il y a derrière tout ça une intention sous jacente de construire des prix de façon artificiel. 5 à 6% des cotations donne lieu à des transactions, ce bruit déstabilise les algorithmes, ils doivent analyser des cotations qui ne serviront à rien, il y a alors des stratégies tactiques pour perturber les autres robots.

Est ce que tout cela sert l’économie réelle ou au moins est ce que cela produit de la liquidité ? Il semble que cela produit surtout une perte de signification dans les structures même de la finance. Il n’y a plus qu’un bruit produit au sein de faux échanges destinés à manipuler les cours. Un jeu qui se situe au niveau microscopique et inhumain du caclul technologique. Cela produit surtout des cracks boursiers qui ont une résonnance sur le monde réel . C’est donc un sujet politique. Jusque où  laisserons nous le monde financier se couper du monde réel tout en le dominant et le manipulant.

[1] Marc lenglet « Le trading haute fréquence : une innovation dangereuse ? », in Comprendre les marchés financiers, Cahiers français n°361 P. Marc Lenglet dirige le département Management, stratégie, systèmes de l’European Buisiness School de Paris, où il enseigne également. Il est l’auteur de plusieurs travaux sur le trading à haute fréquence, notamment dans Comprendre les marchés financiers paru à La Documentation française.

[2] définition de la commission européenne « des technologies sophistiquées pour essayer d’ interpréter les signaux envoyés par le marché et, en réponse, exécuter des stratégies impliquant des transactions automatisées sur des volumes importants […] dans des horizons temporels extrêmement réduits » CE (2010), Review of the Markets in Financial Instruments Directive (MiFID), 8 décembre, p. 14, n. 37, traduction de marc lenglet art. cit.

[3] Interview Jean Michel Naulot, France Info.

http://www.franceinfo.fr/emission/l-interview-eco/2014-2015/jean-michel-naulot-une-nouvelle-crise-financiere-nous-pend-au-nez-11-11-2014-18-45

[4] Cf. Aldridge I. (2010), High-Frequency Trading. A Practical Guide to Algorithmic Strategies and Trading Systems, Hoboken, New Jersey, John Wiley & Sons, Inc., p. 1.

[5] Jonathan L. Rogers , Run EDGAR Run: SEC Dissemination in a High-Frequency World

http://papers.ssrn.com/sol3/papers.cfm?abstract_id=2513350

Quatre idées reçues en politique qu’il est bon de rappeler à ceux qui sont de mauvaise foi.

 

Idée reçue  1 : Les prestations sociales plombent le déficit.

Le phénomène de non-recours massif, sert à justifier des coupes franches dans les budgets sociaux, en arguant de l’inutilité des dispositifs proposés à la population. Une manière de se dispenser de toute mesure — coûteuse — pour ramener les citoyens vers leurs droits.Or, de nombreuses études ont montré que les prestations sociales produisent un cercle vertueux des aides sociales. Les dépenses sociales d’un état contrairement à ce que disent les droitistes de tous bord ont bel et bien des fonctions positives pour les finances de l’état.Dans son article publié dans le monde diplomatique, Philippe warin, directeur de recherche au CNRS explique ce processus : « En période de crise, les prestations et les aides sociales permettent de compenser les pertes de revenus et de soutenir la demande. Elles contribuent à la création d’emplois dans le secteur de l’économie sociale et solidaire. Elles génèrent des dépenses privées (de salaire et de consommation), lesquelles produisent en retour de nouvelles recettes, par le biais de la cotisation et de la fiscalité… dont s’alimentent les budgets de la protection sociale. » [1]

Idée reçue 2 : la fraude aux prestations est le vrai problème.

Voici des chiffres à rappeler à ceux qui voudraient trop facilement présenter les chômeurs comme de vilains fainéants prêt à tout pour rester dans leurs lits le matin. Il y a certes des fraudes aux prestations , 4 milliards d’euro [2] mais tout ça n’est rien si on la compare aux 16 milliards d’euros qui concerne la fraude aux prélèvements[3]. On aime bien s’acharner sur les pauvres salariés mais il est bon aussi de voir que les patrons sont aussi des fraudeurs. Ainsi de nombreuses combines sont possible pour ne pas payer ses charges : le travail au noir, La fraude transnationale, la sous-traitance en cascade, les faux statuts, les circuits de financement, les sous-déclaration des heures effectivement travaillées, tout est bon pour compliquer les contrôles.[4] Sachant que la trou de la sécu devrait être de 13,4 milliards d’euros en 2014 Résoudre la fraude aux prélèvements permettrait donc de résorber immédiatement le déficit.On a plus qu’à ajouter à cela les 25 milliards d’euros d’impôts non perçus par le Trésor  et la fraude et à l’optimisation fiscale en France dont le montant serait de 60 à 80 milliards d’euros par an. Ces pratiques ne sont pas encore l’apanage des chômeurs.

Idée reçue 3  : Les pauvres ne cherchent qu’à vivre des aides sociales

Il est bon de rappeler que de nombreuses personnes n’accèdent pas aux prestations auxquelles elles ont droit : On estime à 5,7 milliards d’euros de revenu de solidarité active (RSA) non versés, 700 millions d’euros de couverture-maladie universelle complémentaire (CMU-C) et 378 millions d’euros d’aide à l’acquisition d’une complémentaire santé, etc., ne sont pas versés à ceux qui devraient les toucher.

Idée reçue 4 : Le poids de l’immigration pèse sur les finances publiques

On entend souvent les droitistes dire que l’immigration est un poids pour le budget de l’état. Une étude réalisée par Xavier Chojnicki, chargé de recherche au CEPII de Lille 2 démontre que « la contribution nette globale de l’immigration au budget des administrations publiques serait positive et de l’ordre de 3,9 milliards d’euros pour l’année 2005 »[5] En ce basant sur une estimation du vieillissement de la population .«  stopper l’immigration revient à appliquer un choc démographique négatif qui affecte sensiblement la population active, et donc le facteur travail. (…) la variante sans immigration aboutirait à un accroissement de ces dépenses de 1,1 point de PIB en 2060 et se traduirait par une augmentation mécanique, pratiquement du même montant, du besoin de financement. » [6]«  une politique migratoire plus ambitieuse permettrait de réduire le fardeau fiscal du vieillissement en 2060 d’un peu plus de 30 % indépendamment du degré de sélectivité de la politique migratoire. Ce qui n’est pas négligeable mais reste relativement modéré lorsque l’on compare ces résultats avec les transformations démographiques qu’impliquent ces flux migratoires. D’autant plus, qu’à très long terme (à l’horizon 2100), ces gains disparaissent en grande partie, phénomène par ailleurs accru par une politique migratoire sélective. »

[1] http://www.monde-diplomatique.fr/2013/07/WARIN/49351

[2] Philippe Warin: Directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Cofondateur de l’Observatoire des non-recours aux droits et services (Odenore), qui a signé collectivement l’ouvrage L’Envers de la « fraude sociale ». Le scandale du non-recours aux droits sociaux, La Découverte, Paris, 2012.

[3] Rapport de la cour des comptes sur la fraude à la cotisation https://www.ccomptes.fr/content/download/73459/1911669/version/1/file/rapport_securite_sociale_lutte_fraudes_cotisations.pdf

[4] voir à ce sujet : http://www.lemonde.fr/politique/article/2014/09/16/alerte-a-la-fraude-aux-cotisations-sociales_4488438_823448.html

[5] Article de Xavier Chojnicki : P. 45 Des bénéfices et des coûts de l’immigration : les perspectives macroéconomiques d’une politique d’immigration active en France.

http://www.mshs.univ-poitiers.fr/migrinter/e-migrinter/201412/e-migrinter2014_12_tout.pdf

[6] art. cit p.50

Top 10 des idées les plus dangereuses du FN : Analyse critique du programme.

Pour critiquer un parti il est nécessaire de s’atteler à une tâche qui n’est pas forcément la plus agréable : Lire son programme. Il nous a fallu nous lancer dans cette exploration d’un monde incertain où toute les formes ont été mises pour ne pas se montrer trop réellement nauséabondes mais il émerge de l’iceberg des idées tout à fait dérangeantes à nos yeux. Le programme du FN cherche à être présentable, comme un loup déguisé en agneau. Sa stratégie est redoutablement efficace : voler l’électorat de la gauche en proposant des idées anti-libérale, (voire anti capitaliste) , se réclamer de Maurice allais. Il y a parfois des passages qui rappellent directement les propositions des plus virulents hétérodoxes. D’autre part et surtout;  proposer un discours stigmatisant systématiquement les minorités et les immigrés.

1. L’autorité de l’état :

Le programme du Fn commence dès la première page par Autorité de l’état. Tout ça fait froid dans le dos. Cela ne peut que rappeler de vieux souvenirs tout droits sortis de nos manuels d’histoires. La première page, les premiers mots sont directement liés à un discours autoritaire et militaire. Il y a une glorification des anciens combattants et de facto de l’armée et des forces militaires. Le Fn va donc réarmer la France pour se battre mais contre qui ?

« Organiser une Garde Nationale de 50.000 réservistes hommes et femmes, sur l’ensemble du territoire (Outre-Mer compris) et mobilisable dans un bref délai. » p.3

Les organes de répression de l’Etat français sous Vichy

2. Réaffirmer les forces de l’état et recentrer le pouvoir aux mains de Marine Le pen.

Le programme propose une réaffirmation des forces de l’état. Le pouvoir sera donc centralisé. La critique de la décentralisation est claire. Les décisions de Marine Le Pen devront être facilement exécutables. Le programme critique les pouvoirs régionaux qui pourraient exercer une force d’opposition et limiter les stratégies inventées par cette dernière.

3. Un discours anti région (féodalité locales)

Les régions sont appelés de manière très populiste « féodalité locale » . Une manière de de mettre toutes les régions dans le même panier et de stigmatiser l’ensemble des politiques territoriales. Ainsi le FN propose une « Baisse de 2% des dotations de l’Etat aux conseils généraux et conseils régionaux. Celles-ci produisent selon le parti un « démantèlement de la puissance publique ». Au final, Mme Le Pen rêve d’une France unifiée qu’elle pourrait gouverner sans aucune collectivité locale pour la critiquer. La fin du pouvoir des régions : une centralisation

« La clause de compétence générale à l’origine de toutes les dérives féodales cessera de s’appliquer aux collectivités territoriales qui verront leurs compétences précisément définies et limitées par la loi » P. 102

4. Rétablissement de la peine de mort

Avis de condamnation à mort de résistants, avril 1941

« Rétablissement de la peine de mort ou instauration de la réclusion criminelle à perpétuité réelleL’alternative entre ces deux possibilités pour renforcer notre arsenal pénal, sera proposée aux Français par référendum. La réclusion à perpétuité aurait un caractère définitif et irréversible, le criminel se trou- verait sans possibilité de sortir un jour de prison. » P19

5. L’immigration : un discours stigmatisant qui amalgame l’islam au terrorisme

l’ immigration est comme d’habitude associée à un profond danger et à tous les problèmes de notre société. Dès qu’il s’agit de parler d’insécurité on évoque comme par magie le « problème » de l’islam. L’association d’idée est systématique, ainsi dans la première proposition du chapitre sur la sécurité est : « Stopper les flux migratoires vers la France

La carte de l’insécurité recoupe largement celle de l’immigration » p.18

« L’immigration est pourtant une source de coûts très importants ;

elle est utilisée par le grand patronat pour peser à la baisse sur les salaires et déstabilise en profondeur notre société́ et ses équilibres. »P106

« Tous les baux emphytéotiques et autres facilités accordés à des cultes en contradiction avec la loi du 9 décembre 1905 seront désormais interdits. Les fidèles devront construire leurs lieux de culte avec leur propre argent, quelle que soit la religion concernée. Afin de limiter toute infiltration d’une idéologie politico-religieuse, il ne sera pas possible non plus de faire appel à de l’argent provenant de l’étranger. »

P 74

Le poids de l’immigration dans la crise du logement

« La crise du logement que subissent actuellement les Français résulte de trois causes principales. La pre- mière d’entre elles, toujours ignorée par les pouvoirs publics, réside dans l’explosion de l’immigration : une immigration légale d’environ 200 000 individus par an, à laquelle vient se joindre une immigration illégale en augmentation. Cette immigration a un impact fort sur la gestion difficile du logement social, d’autant qu’on assiste parfois à une véritable « préférence étrangère » dans l’attribution des logements sociaux. »

En ce qui concerne la santé, les étrangers sont systématiquement vu comme des profiteurs et présentés comme la cause du déficit de la sécu.

 « La lutte en amont contre la production de papiers d’identité frauduleux (aujourd’hui abondante du fait de la faible sécurisation des documents administratifs à produire) permettra également d’éviter que des clandestins n’obtiennent de faux papiers leur ouvrant illégitimement droit à la sécurité sociale, et que des immigrés légaux ne multiplient leurs papiers d’identité afin de bénéficier plusieurs fois des mêmes prestations sociales. » P.45

  • Instaurer un délai de carence d’un an de résidence continue en France et de cotisation avant de béné- ficier de tous les avantages de la Sécurité sociale.
  • Supprimer l’AME (aide médicale d’Etat) réservée aux migrants clandestins.
  • Créer un observatoire des droits sociaux des étrangers et de l’usage des conventions bilatérales desoins.

6. Recherche

Les chercheurs fainéants qui embêtent le FN en proposant des analyses objectives qui ne vont pas dans le sens des thèses du parti n’auront qu’à bien se tenir. Ils ont intérêt à publier car sinon ils

« Les chercheurs de l’Université n’ayant rien publié pendant une période à déterminer selon les disciplines se verront proposés, sauf cas exceptionnel, une reconversion professionnelle vers les filières administra- tives, d’enseignement, ou de valorisation de la recherche. »

p.43

7. Priorité au français

Des lois de préférence nationale seront instaurées. On ne peut s’empêcher de penser avec émotion aux lois qui interdisaient aux juifs d’exercer certains métiers des fonctions publiques. Peut être faudra-il être sûre que ses ancêtres étaient absolument français .

« Plus généralement, les entreprises se verront inciter à prioriser l’emploi, à compétences égales, des personnes ayant la nationalité française. Afin d’inciter les entreprises à respecter cette pratique de priorité nationale, une loi contraindra Pôle Emploi à proposer, toujours à compétences égales, les emplois disponibles aux demandeurs d’emploi français. Les administrations respecteront également ce principe, et la liste des emplois dits « de souveraineté » sera élargie, notamment dans les secteurs régaliens où les professions seront réservées aux personnes ayant la nationalité française. » P.67

8. S’attaquer aux syndicats

Les syndicats gauchistes et fauteurs de troubles seront attaqués. De toute façon, ils ne représentent pas les salariés et ne défendent pas leurs intérêts. Il n’ont « aucune légitimité ». Le FN proposerait-il l’instauration de syndicat d’état d’inspiration chinoise?

« Une grande réforme des syndicats sera mise en œuvre avec comme objectif principal d’assurer une meilleure représention des salariés. Le monopole de représentativité institué après la Libération sera supprimé, et les modalités d’élections des représentants des salariés seront revues. Des syndicats plus représentatifs travailleront mieux à la réelle défense des intérêts des salariés : ils seront en effet plus à même d’entrer dans des logiques de concertation constructives et moins tentés de recourir à un rapport de forces (grève, manifestation) pour pallier leur manque de légitimité. » P67

source:

http://www.courrierinternational.com/article/2010/06/10/mais-ou-sont-passes-les-syndicats

9. Un Axe avec la Russie ?

Une alliance avec la Russie. Dans le contexte actuel où la Russie de Poutine consolide sa présence militaire à la frontière Ukrainienne, continue à vendre des armes à la Syrie, pourchasse les homosexuels, on se demande quelle idée de la démocratie le FN cherche à défendre. Toujours est-il que ce parti affiche clairement sa préférence : entre Poutine ou Obama son cœur balance. A priori, on croit savoir à l’avance la réponse du gouvernement Allemand.

« Conjointement, la proposition faite à l’Allemagne de s’associer pour former une alliance trilatérale Paris-Berlin-Moscou. » p.51

10. La crédibilité de la puissance au service de ce programme.

En politique étrangère, le FN veut montrer sa puissance. Pour cela, deux moyens sont à sa disposition l’outil diplomatique et l’outil militaire. La France saura se montrer viril quand il le faudra. L’outil militaire est là pour faire peur à celui qui contestera sa puissance.

« Cette grande politique mondiale de la France ne sera possible que par la restauration de notre puissance économique et par la restauration de notre crédibilité de puissance. La crédibilité de puissance repose sur deux outils, l’outil diplomatique et l’outil militaire. » P52

Trois solutions concrètement faisables qui permettraient de changer le monde.

  • 1) Taxer les milliardaires :

Dans un rapport publié le 30 octobre 2014, Oxfam propose de taxer la fortunes des 1645 milliardaires du monde à hauteur de 1,5%  à partir du deuxième milliards. Cela  pourrait rapporter 58 milliards de dollars. Une somme qui suffirait à combler les déficits annuels de financement nécessaires pour scolariser tous les enfants et fournir une couverture santé universelle dans les 49 pays les plus pauvres.  [1] Les milliardaires pourraient s’offusquer d’une telle mesure. On les entend déjà s’indigner  » comment pouvez vous me prendre mon argent si durement gagné! ». Il faudra leur répondre que personne ne touchera à leur premier milliards et qu’avec ça ils pourront boucler leurs fins de mois difficiles.

  • 2) Lutter contre l’évasion fiscale  :

En France, l’écasion fiscale est évalué à près de 50 milliards d’euros. Soit de quoi comblé plus de la moitié du déficit budgétaire (Le déficit budgétaire de 2012 a été de 87,2 milliards d’euros) . Le 29 octobre, lors du Forum mondial sur la transparence et l’échange d’informations à Berlin, de nouvelles avancées majeures ont donnéun coup d’accélérateur à la coopération internationale au service de la lutte contre la fraude fiscale. [2]Les gouvernements se sont engagés à mettre en œuvre l’échange automatique de renseignements à partir de 2017. Le seul problème c’est que dans ce type d’affaire ceux qui ne jouent pas le jeu  de la transparence deviennent très attractifs. Ainsi Une menace jugée « faible » par certains experts de la fraude fiscale, comme Andres Knobel du Tax Justice Network. La loi américaine Fatca, entrée en vigueur en 2014, prévoit elle de taxer les banques rétives à la source, en retenant 30% de leurs revenus réalisés aux Etats-Unis.   A quand un Fatca européen ?  [3

3) Lutter contre le coût du capital :

Dans un article paru dans le monde diplomatique en juillet 2013, L’économiste Laurent Cordonnier mettait en lumière les freins réels qui assomment  les entreprises. Non ce ne sont pas que les charges et les cotisations qui empêchent les entreprises d’avancer mais c’est surtout le coût du capital. L’économiste rappelle que la part de la finance est un frein à l’embauche : « on peut dire que l’explosion du surcoût du capital au cours des trente dernières années est la conséquence directe de l’élévation de la norme financière imposée aux entreprises avec l’aide de leurs dirigeants, dont les intérêts ont été correctement alignés sur ceux des actionnaires. Pour passer des exigences de retours sur fonds propres de l’ordre de 15 % par an au surcoût du capital, il suffit en quelque sorte de rectifier la mesure. De telles exigences correspondent en pratique à un surcoût imposé à tout projet d’investissement de l’ordre de 50 à 70 %. ». Cette étude menée par le laboratoire Lillois CLERSE montre que le coût des intérêts, (cet argent scriptural qui n’existe pas ) et l’argent remis aux actionnaires est directement lié aux profits dont les entreprises n’ont plus besoin. Celles-ci sont contraintes de limiter  leurs projets d’investissement à la frange susceptible d’être la plus rentable. Ainsi seules les actions   qui rapportent entre 15 % et 30 % par an sont mises en œuvre.  L’étude de Laurent Cordonnier permet d’envisager sérieusement une possibilité non négligeable de création d’emploi  si toute les idées avortées, parce qu’elles n’auraient rapporté qu’entre 0 et 15 % avaient pu voir le jour.  L’idée d’un système socialisé du crédit permettant des taux pratiquement nul ou qui reviendrait à l’état proposée par l’économiste Frédéric Lordon pourrait être un bon soutien à la création d’emploi. [4] Cette idée implique un passage douloureux par un défaut de paiement de la dette,  une nationalisation et ensuite la mise en place d’un système socialisé de crédit. Il semble que ce ne soit pas encore concrètement faisable mais en tout cas cela reste l’une de nos meilleurs propositions pour sortir de la souffrance actuelle.

[1] Rapport d’oxfam sur les inégalité P. 19

http://www.oxfamfrance.org/sites/default/files/file_attachments/a_egalite_-_il_est_temps_de_mettre_fin_aux_inegalites_extremes_-_rapport_oxfam.pdf

[2] http://www.oecd.org/fr/presse/de-nouvelles-avancees-majeures-donnent-un-coup-daccelerateur-a-la-cooperation-internationale-au-service-de-la-lutte-contre-la-fraude-fiscale.htm

[3] http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/12/10/banques-l-europe-moins-stricte-que-les-etats-unis_3528727_3234.html

[4] http://blog.mondediplo.net/2009-01-05-Pour-un-systeme-socialise-du-credit

Comment faire comprendre aux électeurs du FN qu’ils se sont trompés : partie 1

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Le FN a établi son programme en spoliant des pans entiers de propositions qui sont à l’origine des conception radicalement ancrées à Gauche et qui n’ont rien à voir avec l’idéologie historique du parti d’extrême droite. Bien que le racisme, la xénophobie soit l’une des forces motrices de ce parti on peut faire un point sur les arguments à donner permettant de faire comprendre aux électeurs du FN que les notions de protectionnisme, de souveraineté et que seuls les parties de gauche répondront à leurs demandes. 

 Dans son article « Ce que l’extrême droite ne nous prendra pas » publié dans son blog en juillet 2013 [1], l’économiste Frédéric Lordon nous rappelait les concepts qui ont été abandonnés à l’extrême droite alors qu’ils appartiennent décemment à une pensée de gauche. Souveraineté, protectionnisme, dé mondialisation, populaire :   Ces concepts ont tellement marqué les discours du FN que l’on ose à peine les utiliser sans rougir. Aujourd’hui le FN est l’un des rares parti à afficher des réserves concernant l’Europe et que cet absence dans le débat politique de gauche peut expliquer ce transfert massif qui s’est opéré en particulier dans le nord de la France. Nous proposerons donc de refaire un point sur ce que la gauche peut proposer à ses électeurs pour les ramener dans le « giron familiale » (cela concerne les traditions familiales PCF) . Faire ce travail consiste aussi à reprendre au Fn ce qu’il nous a volé. Voici notre premier article sur des notions que la pensée de gauche doit réinvestir , il nous semble,  pour ne pas se laisser abattre.

Sur Le Protectionnisme

Le protectionnisme est une idée qui peut faire peur. Elle implique l’idée d’un repli national. Cette idée évoque une France repliée sur elle même telle une Coré du Nord. Mais on peut se demander si réaliser une entrave au libre-échange dérégulé par les différents traités ( Maastricht, et maintenant TAFTA) n’est pas une mesure qui permettrait de sortir du cercle vicieux proposés dans deux nombreux pays par des instances supranationales telles que l’OMC et le FMI. Le documentaire diffusé mardi 21 octobre sur arte « capitalisme » montrait comment les pays fragilisés par des dettes étaient souvent victimes de ces institutions qui agissaient comme de faux-amis. Comme dans de nombreux pays en voie de développement le FMI accordait des prêts en échange d’une ouverture des marchés. Les conséquences d’un arrivage massif de biens américains subventionnés pour les agriculteurs locaux ont été désastreuses. Jacques Berthelot conclue que dans les accords le CETA « l’UE n’a pas eu le moindre souci de sauvegarder un minimum de souveraineté alimentaire. ».[2] Le protectionnisme n’est donc pas un vilain mot quand il s’agit de protéger un pays d’une dérégulation systématique permettant de déconstruire des régulations qui sont souvent construite pour protéger les citoyens. En ce qui concerne TAFTA et l’accord avec les états unis.  les USA pratique le protectionnisme en réservant 25% des marchés publics aux PME américaines. La législation Buy American qui constitue une préférence nationale explicitement citée dans le mandat de négociation du TAFTA. Comme le rappelle Raoul Marc Jennar dans son commentaire du mandat de négociation[3] : «  on peut se demander si La Constitution des USA ne va-t-elle pas permettre aux 50 Etats des Etats-Unis de se soustraire aux obligations de l’Accord alors que les 28 Etats membres de l’UE y seront soumis ? ». Ces doutes sont d’autant plus judicieux quand on voit à quel point l’accord de libre-échange USA-Corée du Sud est ouvertement bafoué par l’Administration Obama (conflit Samsung-Apple).

On peut se demander si le protectionnisme n’est pas un socle sur lequel s’appuie n’importe quel puissance souveraine qui cherche à protéger ses intérêts. Dans ces conditions on peut se demander comment on pourrait dans le cadre de négociations européennes opaques du TAFTA comment protéger des intérêts souverains . Encore faudrait il que nos représentants ne soient n’est pas les idées encrassées par des conceptions européennes néo-libérales qui considères que toutes régulations souveraines et protectionnistes est une aberrations. Laissant ce type de réflexion dans les bas fonds des provinces. Le FN se réjouit de pouvoir s’accaparer la réflexion eurosceptique et protectionniste. Mais il ne faut pas oublier que des économistes tout à fait crédibles (quoique hétérodoxes) tels que Fréderic Lordon , Jacques Berthelot ou Laurent Cordonnier mettent en doute le manque de protection que peut construire la France au sein des accords européens. ( Et ce n’est pas être raciste que de dire cela !)

[1] http://blog.mondediplo.net/2013-07-08-Ce-que-l-extreme-droite-ne-nous-prendra-pas

[2]http://www.solidarite.asso.fr/IMG/pdf/Commentaires_sur_les_aspects_tarifaires_agricoles_du_CETA_28_septembre_2014.pdf   P 13.

[3] http://www.jennar.fr/?p=3143

Pourquoi la France ne partage pas les mêmes valeurs que les états unis. 10 bonnes raisons de ne pas signer TAFTA

Le mandat de négociation rédigé par le conseil des ministres européens pour le grand marché transatlantique met en avant les valeurs communes que partagent les USA Et l’union Européenne , donc a fortiori les valeurs que la France partage naturellement. On peut se demander quels sont réellement les valeurs partagés par nos deux pays. Sans vouloir pratiquer un anti américanisme primaire, il nous semble toutefois nécessaire à l’heure où un accord de libre échange est en train de se négocier de bien comprendre les différences entre nos deux traditions politiques. Les états unis n’ont eu de cesse de refuser toute convention internationale permettant de faire progresser l’humanité. Voici les thématique qui permettent de comprendre quels sont les points de vue des gouvernements américains sur différentes problématiques qui nous semblent importantes en tant que Français .

Sur les droits sociaux

Les conventions sur l’organisation internationale du travail ont été très peu ratifié par les états unis. L’OIT est une agence spécialisée des Nations Unies. Bien qu’elle n’ait aucun pouvoir (contrairement à l’OMC) elle permet de donner une idée sur le degrés d’engagement concernant les protections sociales. Comme on peut le lire sur son site l’OIT « a pour vocation de promouvoir la justice sociale et les droits internationalement reconnus de la personne humaine et du travail. Elle remplit ainsi sa fonction première qui consiste à œuvrer en faveur de la paix sociale, condition essentielle à la prospérité(…) Sa mission est de promouvoir les droits au travail, favoriser la création d’emplois décents, améliorer la protection sociale et renforcer le dialogue social pour résoudre les problèmes liés au monde du travail. » [1]. On peut voir ci dessous une comparaison du niveau d’engagement entre la France et les Etats-Unis.

la France USA
Conventions ratifiées 124/189 Conventions ratifiées 14/189
Conventions fondamentales 8/8 Conventions fondamentales 2/8
Conventions de gouvernance 4/4 Conventions de gouvernance 1/4
Conventions techniques 112/177 Conventions techniques 11/177

Sur la conception des biens culturels

Le traité de la convention sur la diversité culturelle de l’UNESCO a été adopté en octobre 2005 à Paris durant la 33ème session de L’UNESCO par la France mais pas par les états unis[2]. On peut rappeler les raisons qui motivé la ratification de ce traité : « Elle a été adoptée parce que la communauté internationale a signalé l’urgence de mettre en œuvre une loi internationale qui pourrait reconnaître : La nature particulière des biens, services et activités culturels comme porteurs d’identités, de valeurs et de sens. Que même si les biens, les services et les activités culturels ont une importante valeur économique, ils ne sont pas des marchandises ou des biens de consommation qui peuvent être considérés seulement comme des objets de commerce. ». On se demande quelle conception les états unis ont des biens culturels et comment elle compte s’associer avec la France dans le cadre du grand marché transatlantique.

Sur la diversité biologique (CDB)

La Convention sur la diversité biologique (CDB) est un traité international adopté lors du sommet de la Terre à Rio de Janeiro en 1992, Son objectif est de développer des stratégies nationales pour la conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique. La France l’a ratifier et a ainsi cherché à s’engager dans la lutte pour la préservation des espèces et de l’environnement. Comme on peut le voir sur le site de l’organisation les états unis n’ont jamais signé le traité . Cette absence montre clairement qu’ils préfèrent laisser leurs industriels détruire pleinement leur environnement au profit d’intérêts privés. [3]

le changement climatique

Le protocole de Kyoto est un traité international visant à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Il fut ratifié le 29 avril 1998 par la France . ce protocole visait à réduire, entre 2008 et 2012, d’au moins 5 % par rapport au niveau de 1990 les émissions de six gaz à effet de serre . Les états unis n’ont pas voulu le signer et ne figure pas sur la liste des parties . [4]

la Cour Pénale Internationale.

La France fait partie de la Cour Pénale Internationale depuis 2000. Les états unis refuse donc à cette juridiction permanente de juger les citoyens américains accusées de génocide, de crime contre l’humanité, de crime d’agression et de crime de guerre. On peut se demander pourquoi elle refuse que l’on juge ce type de personne. La Cour a tout de même permis de mettre en accusation des personnes non recommandables.

Sur les droits de l’homme

En ce qui concerne les droits de l’Homme. La liste des dictatures soutenues par les USA est longue en Amérique latine (chili) , en Espagne, en Grèce et au Portugal. Nous sommes bien conscient que l’on pourrait faire une liste pour la France mais qui semble moins importantes. Les états unis soutiennent encore actuellement des dictatures telles que La Guinée Equatoriale [5]. Dans son rapport intitulé « Les violations des droits de l’homme en Arabie saoudite : un silence assourdissant », Humain Right Watch critique l’indifférence des Etats-Unis quant aux violations des droits de l’homme dans un pays considéré comme un précieux allié. [6] Dans son ouvrage, De la guerre comme politique étrangère des Etats-Unis, Noam Chomsky dénonce une stratégie étasunienne qui ne répond qu’à ses intérêts nationaux et qui sa tendance à soutenir des États en guerre contre leurs voisins (l’Irak contre l’Iran), des dictatures (l’Indonésie du général Suharto).La pratique de la torture et la détention arbitraire à Guantanamo est toujours d’actualité , l’usage accentué des drones et des assassinats ciblés au Pakistan, au Yémen et en Somalie, le maintien d’un contingent en Afghanistan, le soutien renouvelé à Israël lors de son intervention à Gaza à l’été 2014. [7]La peine de mort est toujours d’actualité. En 2014, Trente personne ont été assassinée par un gouvernement démocratique. [8]

Sur la vente libre des armes

Avec quatre millions d’adhérents et 11 000 instructeurs, la NRA est devenue l’un des plus puissants lobbies capables d’influencer la politique américaine. elle a réussi à imposer l’idée que la détention et le port d’arme est une liberté fondamentale, garantie par le second amendement, mais aussi un acte citoyen. Et, depuis une vingtaine d’années, elle a réussi à bloquer toute initiative destinée à durcir la législation sur les armes à feu. Elle ne cesse de soutenir financièrement les campagnes et ainsi se tisse des réseaux dans les gouvernements.

Le financements des partis.

En 2010, la Cour suprême des Etats-Unis a levé l’interdiction faite aux entreprises privées de financer des publicités et des actions en faveur ou en défaveur d’un candidat .Depuis, les sommes dépensées lors des élections atteignent des sommets : le coût de l’actuelle course à la Maison Blanche entre M. Barack Obama et M. Willard Mitt Romney a ainsi dépassé les 2,5 milliards de dollars. Ce chiffre record peut être comparé aux 74,2 millions d’euros déboursés par l’ensemble des dix candidats à l’élection présidentielle française du printemps 2012.

les services publicsEn ce qui concerne les services publics et la sécurité sociale . Les états unis ont pratiquement poussé à l’extrême la privatisation de ce que l’on considère comme un service collectif.

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[1] http://www.ilo.org/global/about-the-ilo/mission-and-objectives/lang–fr/index.htm

[2]   liste des conventions ratifiées par les USA : http://www.unesco.org/new/fr/unesco/worldwide/europe-and-north-america/united-states-of-america/

[4] http://unfccc.int/kyoto_protocol/status_of_ratification/items/2613.php

[5] Voir le blog Lorraine Millot

http://washington.blogs.liberation.fr/great_america/2011/05/il-reste-des-dictateurs-soutenus-par-les-etats-unis.html

[6] Naïm M., En Arabie saoudite, trois personnes ont été décapitées pour homosexualité, in Le Monde, vendredi 4 janvier 2002

[7] http://www.monde-diplomatique.fr/2014/10/GRESH/50885

[8] http://www.peinedemort.org/National/Etats-Unis/executions.php?annee=2014

Petite histoire à raconter à nos enfants : « La France trente ans après TAFTA »

Voici une journée banale d’un Français en 2044. le conseil des ministres a ratifié dans le silence le plus complet , en plein moi d’Août 2017 un traité que l’on appelait Tafta. Pierre est un citoyen français de 33 ans. Il ne connaît pas du tout les accords votés il y a déjà quarante ans. Pour lui c’est de l’histoire et ce type de connaissance il le laisse aux experts. Pierre se lève pour aller chez le médecin. Celui-ci lui fait payer 50 euros. L’accès au soin a été uniformisé avec le système américain et heureusement qu’il arrive à payer sa mutuelle qui lui coûte 400 euros par mois. Le médecin lui prescrit une longue ordonnance alors qu’il n’a qu’un simple rhume. Il se demande pourquoi il doit prendre tant de médicaments parfois il se demande si son médecin n’a pas des intérêts dans les prescriptions . Il se rend à la pharmacie, il doit payer 75 euros de médicaments, il demande les génériques mais la pharmacienne lui dit qu’ils ont été interdit par une société américaine. Il lui demande pourquoi les médicaments ne sont pas remboursés. Elle lui répond «  l’ état a été attaqué par une mutuelle américaine parce que la sécurité sociale constitué une concurrence déloyale. L’état a été obligé par le tribunal d’arbitrage de payé des centaines de millions de dollar de dommage ou de supprimer la sécu. Il rentre chez lui pour conduire ses enfants à l’école. son école lui rappel qu’il n’a pas payé les 300 euros mensuel.  » l’état n’ a plus le droit de rendre gratuit la scolarité car cela rentre aussi dans la clause de l’omc de la concurrence déloyale » lui rappel le directeur de l’école. Il découvre une nouvelle institutrice car l’ancienne s’est fait licencier parcequ’elle avait été trop absente pour « manifester » contre les réformes. Il fait ses courses   et constate que les produits agricoles les moins chers sont tous américains.  Il achète à prix cassé du maïs OGM, du bœuf traité aux hormones de croissance, des poulets chlorés, des carcasses traitées à l’acide lactique, des porcs traités à la ractopamine. Il demande si c’est sûre pour sa santé. On lui réponde que « les preuves scientifiques européennes ont été jugée insuffisantes par les industriels américains ils ont porté plainte et ont gagné ». Il cherche des fromages au lait crus mais on lui dit que c’est interdit depuis qu’il y a eu les lois d’uniformisation des règles. Il cherche dans le rayon des vins un bon Bordeaux mais il ne trouve que des Bordeaux Californiens à prix accessibles pour son pouvoir d’achat. Il demande pourquoi il n’est plus marqué la provenance et la constitution du produit comme avant sur l’étiquette au chef de rayon. Celui -ci lui dit que ça a été considéré comme un obstacle technique par les entreprises américaines et que maintenant nous nous sommes alignés sur les normes américaines. Il se rend au tabac et se rend compte qu’il n’y a plus de mention « fumer tue » , le buraliste lui répond sans cacher sa satisfaction que La norme en vigueur a été considérée comme un obstacle excessif à la libre concurrence et Philip Morris a réussi par le biais de l’arbitrage de la faire enlever. « On en avait marre de ses freins stupide » poursuit-il. Il rentre chez lui, se remplit un verre d’eau du robinet et se rend compte que l’eau à un goût étrange depuis que l’état n’a pu empêcher Chesapeake de s’installer dans le coin pour extraire le gaz de schiste. Il se souvient que l’eau du service public était quand même meilleur que celle du réseau privatisé. En regardant la télévision, il apprend que le   mécanisme de règlement des différends investisseur/états a condamné le gouvernement   à payer 26 millions d’euros de dommage   à Monsanto qui contestait les législations et les réglementations votées par le parlement en vue de protéger la santé et l’environnement. Il décide de consulter les horaires des séances d’un film français indépendant qui avait l’air bien mais renonce quand il voit que la seule séance est à minuit et que le cinéma d’art et essai de sa ville a fermé. Il renonce à faire 50 km pour voir ce film. Pierre n’aime pas le cinéma américain et or depuis dix ans les grands complexes ne proposent que des blockbuster. Il se dit que il irait bien au théâtre, mais c’est un peu pareil, depuis que le théâtre a été racheté par le Disney Theatrical Group il trouve que les pièces sont de moins bonne qualité. Il se demande pourquoi il fait si doux alors que l’on est en décembre. Il scrute le thermomètre qui affiche ses 23°. Il trouve tout ça très agréable mais reste un peu circonspect.

Réflexion sur le capitalisme

 la main invisible

Arte diffuse une très bonne série tous les mardi permettant de faire le point sur cet étrange objet d’étude qu’est le capitalisme .Il nous semble intéressant de mettre un peu les mains dans le cambouis et de se poser la question de savoir ce qu’est ce machin un peu absurde qui casse tous les dix ans mais que l’on ne cesse de nous faire passer comme le seul mode de fonctionnement de la machine humaine.Le capitalisme est une idéologie que l’on nous impose comme naturel et scientifique. On nous propose le package prêt à l’emploi. Cela fonctionne un peu à la manière d’un produit Apple  ; c’est beau à l’extérieur ça à l’air de bien marché mais on fait tout pour empêcher de voir comment ça fonctionne à l’intérieure. 

Le capitalisme est un système que l’on veut nous faire passer pour le seul et unique mode de fonctionnement de la société humaine. Déjà on peut se demander de quel droit il ose s’imposer comme garant universel du fonctionnement des sociétés humaines. L’élection d’Evo Morales donne un coup de souffle à toute pensée alternative car il est pratiquement impossible aujourd’hui de dire que le projet de morales n’ a pas su produire de meilleur condition de vie et de bien être. Peut on se baser sur un système basé sur l’accumulation égoïste, individuel et la destruction produite au sein de crises spéculatives répétées et considérées comme nécessaires.On peut se demander comme Marx dans ses carnets de 1848 si la pensée économique classique d’Adam Smith entre autre ne serait pas l’émergence théorique d’un ensemble de pratiques issues d’une partie de la société occidentale. Ainsi les gouvernements ne feraient qu’appliquer des politiques économiques pour satisfaire des intérêts concrets , pratiques et directement en accords avec les forces mises en œuvres par des lobbys industriels. La pensée économique serait alors qu’une surface émergée d’un ensemble de pratique et en quelque sorte une mise au propre théorique permettant d’assurant un meilleur rendement. La science économique proposerait alors des modèles permettant d’optimiser les régimes et les pratiques d’accumulation d’une catégorie de la population occidentale. C’est ce que nous dit l’économiste Robert Boyer « Ce sont les acteurs qui inventent les institutions du capitalisme et Adam Smith est une lointaine justification de ce mécanisme là dans le domaine des idées. »[1]  . L’économie peut elle s’affirmer comme une science de l’homme. Voire comme une science alors que ses arguments sont infondés[2]. La raison , la science et les structures sociales forment l’architecture de la vérité.

Les présupposés faux du capitalisme :

Ce n’est pas le troc qui est à la base de l’échange mais une forme de don basé sur la confiance. A l’origine on retrouve le phénomène de la réciprocité à la base de l’échange. C’est un système qui fonctionne au sein d’un groupe et qui consiste à offrir et à donner à mon cercle de relation mes biens en attendant que l’autre puisse me donner en retour. Ainsi mon prochain n’est pas forcement en mesure de me rendre tout de suite la monnaie de ma pièce mais moi aussi un jour je pourrai être dans cette situation, ce n’est pas grave. Je lui fait confiance alors je n’hésite pas à lui offrir (ou prêter) car je suis sûr qu’il fera de même quand je serai dans le besoin. Cette forme d’échange se distingue du crédit car elle il n’y a pas de la part du prêteur une création monétaire mais un véritable partage de sa richesse.

Le système occidental a basé sa domination sur sa capacité à produire des crédits

La naissance du capitalisme n’a rien à voir avec les théories économiques mais est issue de pratique qui remonte au 16ème siècle. Le fait de produire de façon massive de l’argent virtuel a permis aux banquiers Occidentaux de prêter d’énormes sommes à des entrepreneurs privés. Le fait que ces derniers soient endettés jusqu’au cou explique leur recherche de profits immédiats et cela de toute les manières possibles ( esclavage, vol). Cortes lui même expliquait qu’ils avaient une maladie que seul l’or pouvait sauver Au 16ème siècle en Grande Bretagne, la forte demande de laine en Espagne va produire le désir des propriétaires terriens, seigneurs, bourgeois de s’accaparer un maximum de terre pour maximiser les rendements  en chassant les paysans. le système des enclosure lié au désir de faire respecter le droit à la terre. Une masse de travailleur corvéable à loisir était prête pour l’esclavage.. D’autres part, Les plantations du nouveau monde étaient les premières exploitations productives, auparavant ils pillaient, marchandaient. Le travail était forcé, mais ces productions de canne à sucre étaient faites pour l’optimisation des profits.

Adam Smith était conscient des problèmes moraux que soulevait la division du travail :

« dans les progrès apportés par la division du travail , la plupart des travailleurs se bornent à un très petit nombre d’opérations simples dont les effets sont peut être toujours les mêmes, ou presque les mêmes , l’ouvrier n’a alors aucune chance de développer son intelligence. » Adam smith , la richesse des nations

Adam Smith considérait l’intérêt personnel comme la force motrice de l’économie. Un système morale basé sur la conception que l’égoïsme peut être considéré comme de l’altruisme. Ainsi il y a l’idée que les acteurs gagnent toujours. L’individu est censé être tourné sur lui même. Il voulait faire abstraction du reste de la nature humaine et ne garder que la base de l’égoïsme comme substance première de l’homo economicus. Les économistes négligents les relations humaines. La sociologie et la psychologie humaine est une structure humaine première que l’on ne peut occulté. L’intérêt personnel à même était élevé au rand de philosophie morale occultant toute relation à l’autre au sein d’une société. [3] . Même Adam Smith avait cherché à équilibrer le caractère immoral de son ouvrage. Aujourd’hui de ses thèses on a retenue qu’une valorisation de l’avidité, du gain individuel. Peut on considérer la doctrine de l’intérêt personnel comme un socle scientifique au même titre que la gravitation pour la physique ? La réponse est élémentaire. Il n’est pas possible de se baser sur des présupposés aussi peu fiable. Les économistes ont tendance à considérer comme irrationnel des éléments qui caractérise purement et simplement la nature humaine. L’homo economicus ,, acteur de la théorie néo-classique est un robot pratique pour élaborer une modélisation mais qui doit rester un jeu intellectuelle . Le problème est que les gouvernements prennent ce type de jeu pour de la science effective.

L’efficience des marchés est une interprétation fausse d’Adam Smith. 

L’idée de main invisible n’a été écrite qu’une seule fois dans son texte « s’inquiétait à l’idée que s’il y avait de libres mouvement de capitaux et une liberté d’importation l’Angleterre en souffrirait parce que les capitalistes britanniques investirait et importerait à l’étranger causant du tort à l’économie nationale , son argument était que les investisseurs anglais préfèreraient investir en Angleterre avec un préjugé en faveur du marché intérieur et donc comme par une main invisible l’angleterre serait sauvé de la menace des mouvements de capitaux et de la libre importation » On est donc très loin d’un appel à la dérégulation, et une ouverture au libre échange. Ça n’a rien à voir avec l’exploitation de salariés qui n’ont aucun droits sociaux.

***

Depuis une trentaine d’année , on a  cherché par tout les moyens à réduire les possibilité de l’état en incitant à laisser les agents s’auto organiser. Alan greenspan était un fervent défenseur de cette structure intellectuel du marché libre basé sur version décontextualisé de « la main invisible ». Ainsi on peut laisser les marchés faire librement, alors on enlève les lois et tout ira mieux. Les enfants pourront être exploités, on revient à l’esclavage. Tout le monde s’accorde pour dire que la société , l’état doit instaurer des régulations, refuser des pratiques au nom de l’intérêt général. Le cadre réglementaire permet de contrôler les marchés un temps soit peu , c’est une sorte de garde fou . Ce sont les valeurs humaines de la société qui régulent les marchés fous qui s’il le pouvait n’hésiteraient pas à réhabiliter l’esclavage pour se faire plus de profit. Amo a su critiquer le problème d’une science qui ne prend pas en compte les réalités humaines et les conséquences sur le bien être et la dignité. Les chiffres ne peuvent pas faire lois quand il s’agit de souffrance, d’écologie et dignité humaine et animale. On ne peut continuer à raisonner de façon neutre en terme de perte et de profit. On ne peut pas oublier que l’on a affaire à des êtres vivants. Les questions de justices sociales, d’équité et la cohésion du tissu sociale doivent se poser avant toute réflexion économique. La dimension éthique et morale du progrès doit s’imposer sur les logiques individualistes de l’économie de marché ;

[1] Cité dans le documentaire capitalisme difusée le 14/10/14 sur arte.

[2] Voir Steve Keen : l’imposture économique « Le professeur de l’université Kingston à Londres, où il dirige le département Economie, histoire et politique, nous explique comment des hypothèses arbitraires et contradictoires donnent naissance à des lois fausses, lesquelles ne sont pas remises en question sauf pour tenter d’en corriger à la marge les résultats. »

Cf. article du monde http://www.lemonde.fr/economie/article/2014/09/10/a-l-origine-de-la-crise-des-idees-fausses_4484882_3234.html

[3] Cf. la philosophie morale d’Ain Rand qui a largement inspiré Friedman et Greenspan

le renforcement des paradis fiscaux et des intérêts de l’industrie pétrolière sera-t-il une priorité pour cette commission ?

commission-européenne

L’Europe a choisi pour lutter contre l’exil fiscal et le réchauffement climatique un ancien premier ministre de paradis fiscal et un directeur de compagnie pétrolière.le renforcement des paradis fiscaux et des intérêts de l’industrie pétrolière sera-t-il une priorité pour cette commission ?

Le Luxembourg malgré des efforts reste un paradis fiscal et son ancien premier ministre (de 1995 à 2013) a pris les commandes de l’Europe. Bien que ce pays semble vouloir faire des efforts concernant l’échange automatique de données sur les contribuables étrangers, cette arme antifraude qui tentera de devenir la norme internationale, en 2015 ou 2016.

Comme on le sait maintenant « les faits son têtus » et il est temps de dresser les passifs de cet homme qui cherche trop facilement à se faire passer pour un doux agneau. Mais comme souvent en matière européenne le loup se cache dans la bergerie. En 2008, Juncker défendait son secret bancaire face aux attaques françaises comme un choix philosophique. La question que l’on peut se poser maintenant est de savoir si oui ou non ce pays est un paradis fiscal. En 2006,   La gestion de fortunes privées, une activité étroitement liée à l’existence du secret bancaire, ne représentait « que » 6% du Produit intérieur brut (PIB) luxembourgeois fin 2006, alors que l’ensemble du secteur financier pèse 46% du PIB du Grand Duché, selon la Commission de surveillance du secteur financier luxembourgeois.[1] Il est donc difficile de le considérer comme une véritable paradis sans faire des raccourcis. Toutefois, un rapport[2] d’information rédigé en 2000 par nos anciens ministres Vincent Peillon et Arnaud Montebourg considérait ce pays comme «  un paradis financier au cœur de l’europe ». On pouvait y lire que Le Grand Duché figurait au rang des paradis fiscaux dont la liste de 42 pays avait été établie en mai 2000 par le Forum de stabilité financière (FSF), organe créé en 1999 par les pays du G7. Le Luxembourg a été classé par le FSF dans le premier groupe d’Etats – où figurent aussi la Suisse, Guernesey, l’île de Man ou Jersey.

Le Luxembourg avait alors contesté sa présence sur la liste des paradis fiscaux établie par le Forum de stabilité financière (FSF), organisme créé en 1999 par les pays du G7 (« Les Echos » de vendredi 26 mai). « L’amalgame du Luxembourg avec d’autres centres offshore de la liste est dangereux. La plupart, sinon tous les critères retenus par le FSF pour identifier les centres offshore, ne s’appliquent pas à la place financière de Luxembourg », a affirmé Jean-Nicolas Schaus, directeur de la Commission de surveillance du secteur financier du Grand Duché. « Le niveau de qualité de la surveillance des banques et des établissements financiers au Luxembourg est au moins égal, sinon supérieur à celui des grands pays comme la France, l’Allemagne, la Grande-Bretagne et même les Etats-Unis », a-t-il ajouté. Le Luxembourg figure parmi les centres financiers offshore de la première catégorie, c’est-à-dire des juridictions présentées comme ayant un cadre réglementaire et de surveillance prudentielle de bon niveau. »[3]

Toujours est-il que l’homme qui considérait son secret bancaire et devait se défendre d’être à la tête d’un état permettant les pires dérives financières concernant les « shadow banking » est aujourd’hui au commande de la commission européenne. On peut se demander si la lutte contre la fraude fiscale, les paradis fiscaux, la finance de l’ombre pourra être crédible. D’autre part on peut aussi avoir de sérieux doute concernant les choix de ses commissaires. Et surtout en matière d’environnement. On ne peut qu’être scandalisé par le choix des actions pour le climat et l’énergie  de Miguel Arias Cañete. On sait tous maintenant que le conflit d’intérêt est le mal ultime qui ronge la commission européenne. Déjà, Monsieur José manuel Barroso est lié à une affaire concernant des rencontres avec des lobbyistes puissants de l’industrie du tabac. Dans un article publié dans le monde le 30 septembre 2014[4] un collectif de député alertait le public sur la nomination d’un ancien directeur de compagnie pétrolière pour défendre et lutter contre le réchauffement climatique et l’énergie propre. Plus sérieusement on peut se demander clairement dans quelle mesure Monsieur Junker pourra empêcher monsieur Cañete de ne pas rentrer dans les pièges des méchants lobbystes de l’industrie pétrolière en l’occurrence d’anciens amis que ce dernier aura bien pris soin de renier pour défendre la cause du réchauffement climatique. Or Les députés cita nt les traités montre bien que l’on peut avoir des doute sur l’indépendance de ce personnage. « Les membres de la Commission sont choisis en raison de leurs compétences générales, de leur engagement européen et parmi des personnalités offrant toutes les garanties d’indépendance ».

Ainsi un sérieux danger de conflits d’intérêts est à redouter. Dans cet article on peut lire « Au cœur des soupçons, les liens entretenus, entre autres, avec deux compagnies pétrolières qu’il a lui-même fondé, Petrolifera Ducar et Petrologis Canarias. L’ambition écologiste de la Commission Juncker était déjà bien faible, c’est aujourd’hui sa probité qui est remise en cause(…)existe de plus des soupçons de dissimulation d’intérêts personnels et de famille, via des montages fiscaux, vers une société écran (Havorad BV) basée aux Pays-Bas. À travers cette entreprise écran, la famille proche de M. Cañete possède également un tiers de la filiale panaméenne de CEPSA, géant pétrolier espagnol!». On peut donc se poser la question avec raison si il est possible qu’une personne aussi étroitement liée au secteur pétrolier pourra incarner la lutte au nom de l’Union Européenne contre le changement climatique ?

Ce qui est exceptionnel dans cette histoire est que l’on peut même voir dans ces opérations de possible tentative de frauder le fisc espagnol. On retrouve là bien l’humour presque Belge d’un président de la commission plus ou moins lié au paradis fiscaux et au secret bancaire.

D’autre part , Il faut savoir que le Luxembourg fabrique pour les grandes multinationales (comme Google,Apple, eBay, Skype, Amazone) des règles fiscales dérogatoires, tenues secrètes – les rulings. Permettant de contourner un taux d’imposition officiel (29,3 %). On peut sérieusement douter que la lutte contre les paradis fiscaux et l’écologie seront des dossiers prioritaires pour cette commission. On peut même envisager avec raison un scénario catastrophe en inversant le sens de cette dernière phrase. On peut sérieusement envisager au vu des faits – que le renforcement des paradis fiscaux et des intérêts de l’industrie pétrolière sera une priorité pour cette commission.

Sources:

[1] http://www.ladepeche.fr/article/2008/10/22/483533-attaque-le-luxembourg-defend-son-choix-philosophique-du-secret-bancaire.html

[2] http://www.assemblee-nationale.fr/rap-info/i2311-51.asp#P215_16135

[3] Extrait d’un article du journal Les Echos, du 29 mai 2000.

[4] http://www.lemonde.fr/idees/article/2014/09/30/conflits-d-interet-miguel-canete-ne-doit-pas-devenir-commissaire-europeen_4496653_3232.html

   Le « Shadow Banking » : La bête sans visage qui fait peur au FMI.

         

La finance de l’ombre ou « shadow banking » désigne l’ensemble des activités et des acteurs contribuant au financement non bancaire de l’économie. Il est défini comme le système d’intermédiation du crédit impliquant des entités et des activités se trouvant potentiellement à l’extérieur du système bancaire. Personne ne peut savoir ce qu’il se passe dans cette partie cachée de la finance. De plus elles sont généralement basées dans les paradis fiscaux. On y trouve par exemple les hedgs funds qui étaient plus de 11 000 en 2012 ; et réalisaient près 28 milliards de gains. Ils agissent en meute et investissent l’argent de leurs clients en leur garantissant des rendements plus élevés que la gestion de patrimoine traditionnelle. Les zones off shore sont de véritables « trous noirs » de l’économie mondiale, et représentent un facteur de déstabilisation de l’économie mondiale. De nos jours, tout le monde financier fonctionne avec ces zones troubles. Tout le monde y trouve son compte et chaque pays possède sa face cachée jouant un double jeu vis à vis des promesse de régulation de ces zones de non droit. Ainsi au sein de l’Europe on a l’Irlande a Dublin; la Grèce, Chypre; le Portugal, les Açores; l’Espagne, Andorre; l’Italie, Monaco et ainsi de suite. les Etats-Unis (le Delaware) et le Royaume-Uni (îles anglo-normandes, Caïmans, Dubaï)…
Le FMI a publié quelques chiffres dans un des chapitres de son rapport sur la stabilité financière mondiale (GFSR), publié le 1 octobre.[1] La finance de l’ombre est évaluée entre 38.000 et 60.000 milliards de dollars. Chaque réglementation se retrouve contournée et mise à mal par des esprits malins. Le FMI reconnaît que les statistiques mesurant l’ampleur financière de la banque de l’ombre (« shadow banking ») sont rares. « Seulement cinq juridictions fournissent des chiffres ».Selon le document, les montants en jeu aux Etats-Unis sont compris entre 15.000 et 25.000 milliards de dollars. Ils sont de 13.500 à 22.500 milliards pour la zone euro, auxquels s’ajoutent les 2.500 à 6.000 milliards du Royaume-Uni. Si ces trois grandes juridictions composent l’essentiel du marché, les pays émergents, avec 7.000 milliards de dollars, ne sont pas en reste. Les actifs gérés par la banque parallèle de ces pays émergents sont passés, entre 2002 et 2012, de 6 % de leur produit intérieur brut à 35 %. Le Brésil, l’Afrique du Sud, le Mexique, la Turquie sont entrés dans la danse. Sans oublier la Chine, où, mesuré en dollars, le secteur de la banque parallèle se classe au cinquième rang mondial. « Dans les économies émergentes, la croissance des banques parallèles est plus rapide que celle du système bancaire traditionnel », avertit le Fonds.

Le danger de ce monde parallèle est qu’il se nourrit directement de toute les volonté politiques de durcir les réglementations. Les financiers rivalisent d’imagination pour exploiter toute faille du système et la valoriser. Il est donc nécessaire pour éviter cet aberration systémique de produire un univers sans aucune faille où tout pourrait être contrôlé. Autant dire que cette idée est une pure utopie. Ainsi le FMI, semble accepter avec une certaine fatalité le fait que la croissance, au niveau mondial, est appelée à se poursuivre, en prenant en compte « de nouveaux modes de financement répertoriés comme partie intégrante du « shadow banking » : crédits directs ­interentreprise, plate-forme de ­crédit en ligne, filiales bancaires ­spécialisées en produits dérivés . Ce type de monde parallèle mets à mal toute volonté de construire de strictes régulations de l’activité des banques, notamment les nouvelles règles prudentielles de Bâle III, car on pourrait croire d’après ce que reconnaît le FMI que tout ça reste une des raisons de l’activité florissante de la banque parallèle. On peut toutefois suspecter le FMI, citant aussi les politiques monétaires d’octroi de liquidités et le faible niveau des taux d’intérêt, en prenant ses bonnes vieilles habitudes néo libérales anti régulation et contre toute assouplissement quantitatif de la politique monétaire.

Au Final, Le FMI affirme haut et fort son impuissance à controller un système qui souffre de politique de régulation ou de politique monétaire trop laxiste et semble finalement reconnaître l’utilité du « shadow banking » pour financer l’économie réelle.Il ne fait que déplorer le fait que les banquiers ont tendance à se tourner « vers des activités qui sont bien moins comprises et bien moins surveillées, ce qui pose un sérieux challenge aux régulateurs et superviseurs ». le Forum de stabilité financière est en charge du dossier. D’ici au sommet du G20 de Brisbane, mi-novembre, il devra finaliser le cadre du « shadow banking » et affiner sa feuille de route destinée à mieux encadrer ces activités dans le but d’éviter un risque systémique. Un risque qui, pour l’heure, selon Richard Hiault , l’auteur de l’article publié dans les échos ne concernerait que le marché américain.

Le problème du Shadow banking est qu’il est impossible de le supprimer car n’importe quel petit territoire souverain peut accueillir les velléités des financiers de l’ombre et tant que l’homme sera ainsi fait on peut dire que ce type de pratique à de beaux jours devant lui. On ne peut que faire avec et chercher à maîtriser la bête pour ne pas qu’elle nous dévore. On peut aussi se réjouir de l’existence d’un monde libertarien où on peut enfin faire tout ce que l’on veut en toute impunité. On peut faire semblant de vouloir réguler ce monde atroce dans une mise en scène hypocrite mais au final bien y trouver son compte . Il me semble que cette option sera celle choisie par le futur G20. Comme toujours on préfère s’amuser pendant que c’est drôle et tant pis pour ceux qui paieront les pots cassés.

Sources :

En savoir plus

[1] http://www.imf.org/external/pubs/ft/gfsr/2014/02/pdf/text.pdf

Comment s’opposer au projet d’accord transatlantique. (TTIP)

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La commission est la seule instance qui jouit du pouvoir de négocier l’ accord de commerce ou de libre-échange. [1]Réunis en Conseil, les Etats membres délibère le cadre minimal des négociations avant de l’abandonner à une personne inconnue et surtout non élue. En outre la commission et la personne qui est chargée de ce dossier rédige des recommandations délimitant un mandat de négociation qui sont rarement modifiées par le Conseil car celui-ci à bien d’autre chose à faire et reste bien content qu’on lui mâche le travail. Le mandat de négociation donné à la Commission européenne par les ministres européens du Commerce lors du Conseil du 14 juin 2013 le grand marché transatlantique [2]

Le commissaire au commerce Karel De Gucht pilote les discussions pour la partie européenne. Le traité de Lisbonne prévoit que la Commission fasse « régulièrement rapport au Parlement européen sur l’état d’avancement de la négociation  [3]». Comme le démontre l’article de Martin Pigeon, publié en juin 2014 dans le monde diplomatique, la commission a du mal à diffuser ses informations aux parlementaires chargés de ce dossier. [4]

La commission va présenter le traité aux états membre pour le validé. Des restrictions importantes  ont été imposé concernant des dispositions sur le commerce des services (éducation, sociaux et santé) ; de la culture, sur les aspects commerciaux de la propriété intellectuelle et sur les investissements directs étrangers. Dans ce cas l’unanimité est requise. Les gouvernements disposent donc d’une possibilité d’appréciation du résultat final des discussions pour s’emparer de l’obligation de statuer à l’unanimité pour bloquer le projet.

Ensuite le Parlement européen pourra l’ approuver ou le rejeter . Il peut aussi, comme n’importe quel Etat, recueillir l’avis de la Cour de justice de l’Union européenne sur la compatibilité de l’accord négocié avec les traités .[5] Cette phase doit débuter lorsque le Conseil des ministres transmet au Parlement le résultat de la négociation.

 

Pourquoi le traité échapperait-il à l’examen des Parlements nationaux ?  Le commissaire De Gucht semble n’être pas favorable à la possibilité d’une ratification par les Parlements nationaux. Et ce monsieur sait de quoi il parle car il possède les textes de lois avec lui. En effet, en vertu du traité de Lisbonne, les accords de libre-échange relèvent de la compétence exclusive de l’Union, contrairement aux accords mixtes (c’est-à-dire soumis à la fois au Parlement européen et aux Parlements nationaux), qui contiennent des dispositions relevant à la fois de la compétence de l’Union et de celle des Etats. On peut lire dans l’article «  Les trois actes de la résistance » de Raoul Marc Jennar, publié en juin 2014 dans le monde diplomatique [6]à quel point les débats entre les représentant des gouvernement et ce monsieur de la commission sont allés loin au point d’en aller jusqu’à des menaces d’assignation aux tribunaux de la Cour de justice de l’Union.[7]

L’accord envisagé avec les Etats-Unis dépasse le simple libre-échange et empiète sur les prérogatives des Etats. En gros, sur tout ce qui concerne la souveraineté d’un état et de ses citoyens qui élisent gentiment des personnes pour défendre leurs intérêts. Voilà pourquoi tout semble fait pour qu’un débat public ne se fasse pas. On comprend que l’idée d’un débat au sein de l’assemblée nationale avec tout ce qui a de latin, de théâtrale chez les français peut rebuter un esprit flamand tel que De Gucht. On ose à peine imaginer que les médias trouvent un intérêt à s’intéresser à une discussion qui ne regarde que les grands groupes industriels et financiers. Or en l’occurrence, lorsqu’il s’agit de bouleverser les normes sociales, sanitaires, environnementales et techniques, ou de transférer à des structures d’arbitrage privées le règlement des conflits entre entreprises privées et pouvoirs publics. C’est à dire que l’on confiera à des instances juridiques transnationales ( souvent complètement liées aux intérêts des industriels) le soin de trancher les décision, On ne peut pas dire que le débat n’est pas d’une importance première pour les simples citoyens français que nous sommes. On veut bien laisser des compétences à l’Union mais quand elles touchent à des domaines qui relèvent encore — au moins en partie — de la souveraineté des Etats il semble que l’on ait le droit de s’intéresser et remettre en cause cette exclusivité des négociations. C’est comme si on laissé à une institution le soin de laver son linge salle. Or il convient de laver en famille.

Mais le problème est que la loi européenne a tout prévu est cela dès son origine,

Dans son arrêt de 1964, la Cour de justice des Communautés européennes établit la primauté absolue des traités sur le droit national des Etats membres.[8] La seul restriction et que le traité doit se conformer à la constitution. Il existe cependant de nombreux outils pour ceux qui sont motivé permettant de modifier la Constitution pour la mettre à l’unisson des traités.

Il existe cependant toujours l’article 53 de la constitution qui permet de soumettre toute négociation à l’assemblée nationale :

L’article 53 de la Constitution, qui dispose : « Les traités de paix, les traités de commerce, les traités ou accords relatifs à l’organisation internationale, ceux qui engagent les finances de l’Etat, ceux qui modifient les dispositions de nature législative, ceux qui sont relatifs à l’état des personnes, ceux qui comportent cession, échange ou adjonction de territoire, ne peuvent être ratifiés ou approuvés qu’en vertu d’une loi. Ils ne prennent effet qu’après avoir été ratifiés ou approuvés. (…) »

En tant que traité de commerce, le partenariat transatlantique devrait donc être soumis à la ratification du Parlement français. Le ministre délégué au commerce extérieur devra examiner si le texte relève ou non de l’article 53 de la Constitution. Or comme on peut le lire dans l’article de Raoul marc Jennar, M. Manuel Valls a préféré transférer de Bercy au Quai d’Orsay préférant M. Laurent Fabius à M. Arnaud Montebourg. C’est vrai que l’atlantisme du première est préférable à un Montebourg un peu trop regardant sur les affaires de souveraineté populaire.

Mais la route est encore longue pour ouvrir au débat populaire ce type de dossier. Quand bien même nécessité d’une ratification par le Parlement français se confirmait, le gouvernement pourrait recourir à la procédure d’examen simplifié, qui soumet le traité au vote, sans débat. [9]Les députés et sénateurs peuvent en outre demander au Conseil constitutionnel de statuer sur la conformité du contenu du partenariat transatlantique vis-à-vis de la Constitution. Ce qui pourrait être une dernière chance.

Toujours est il qu’il reste des moyens efficaces pour contrer cette logique inacceptable qui tend à se généraliser au sein des institutions européennes qui consiste à réaliser des négociation en secret et à faire en sorte que le débat citoyen s’installe. Ce débat qui semble indissociable de toute forme de démocratie dès qu’ il s’agit de s’attaquer aux affaires du peuple. Il semble que la mobilisation citoyenne pèse actuellement sur les négociations ce qui nous encourage à soutenir notre effort. Car dans les histoires européennes tout doit être contrôlé et cela demande un effort constant.

Sources :

article de Raoul Marc Jennar dans le monde diplomatique , Juin 2014

http://www.monde-diplomatique.fr/2014/06/JENNAR/50494

Auteur de l’ouvrage Le Grand Marché transatlantique. La menace sur les peuples d’Europe, Cap Bear Editions, Perpignan, 2014, 5 euros.

Wikileaks a mis sur son site des documents de travail

Sur la propriété intellectuelle

[1] L’article 207 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE) décrit la procédure de négociation et d’adoption d’un traité relevant de la politique commerciale commune pour ce qui concerne la Commission et le Conseil.

[2] Pour consulter le mandat du conseil de l’Europe

Pour consulter la version traduite en Français

[3] Article 207, paragraphe 3, du TFUE.

[4] http://www.monde-diplomatique.fr/2014/06/PIGEON/50491

[5] Article 218, paragraphe 11, du TFUE. Cette possibilité existe également pour chaque Etat.

[6] http://www.monde-diplomatique.fr/2014/06/JENNAR/50494

[7] Déclaration du commissaire De Gucht lors de la réunion de la commission du commerce international du Parlement européen, le 1er avril 2014.

« Au sein du Conseil des ministres européen, plusieurs gouvernements, dont ceux de l’Allemagne et de la Belgique, ne partagent pas le point de vue de M. De Gucht. Ce dernier a annoncé qu’il saisirait la Cour de justice de l’Union pour trancher leur différend »

[8] Cour de justice des Communautés européennes, arrêt Costa contre Enel, affaire 6/64, 15 juillet 1964.

[9] L’accord de libre-échange UE – Corée du Sud, qui totalise quelque mille huit cents pages, fut ratifié selon cette procédure, sans débat, en quelques minutes, le 14 décembre 2013. En dépit de ses conséquences pour l’industrie automobile française

Et si La faillite était la meilleure solution pour la France?

Aujourd’hui le produit de nos impôts sert à financer la dette de l’état. La dette sert à financer les dépenses de l’état. Les recettes de l’état en 2013 étaient   de 1118 milliards d’euros mais les dépenses sont de 1208 m d’euros. On a donc un déficit de 90 milliards d’euros qui chaque année vont nourrir la dette publique française. La France est comme  une personne gagnant 931 euros mais dépensant chaque mois 1000 euros , alors elle se rend compte qu’elle est en déficit structurel de 75 euros. Elle décide d’aller chez cofidis pour emprunter de l’argent pour pouvoir se payer son niveau de vie. Le deuxième budget de l’état sert à payer les intérêts de la dette. La France est contrainte de s’endetter auprès de compagnies étrangères, des banques, des assurances, des fonds pensions ( 65.4%)  et 35% de créanciers français les banques et les ménages qui investissent leurs épargne dans les titres de l’état français.

Face à la dette publique la France n’a pas tellement de solution. Elle peut soit continuer à la financer avec des créanciers privés que se ravissent de pouvoir s’abreuver de titres aussi rentables. Elle peut demander à sa banque centrale d’ acheter ses dettes et de les cacher dans son coffre comme si de rien n’ était. En l’occurrence le Japon et les états unis ont choisi cette option. Mais il existe une solution qui est l’une des plus utilisée dans l’histoire des finances occidentales : la faillite.  La France a fait faillit 10 fois, en 1812. L’Espagne 15 fois depuis le 15ème siècle une faillite tous les 40 ans. L’Allemagne 6 fois Depuis 30 ans on a recensé 71 états en défaut de paiement. Tous ces chiffres ont été donné par Monsieur Langlet dans le journal de France 2 du 30 septembre 2014. Comme quoi il faut croire que l’idée fait son chemin même chez Langlet. On commence à croire Philipe Lordon quand il nous dit qu’ « il entre dans l’essence même de l’État d’être impécunieux. »  et qui  en 2010   écrivait qu’il était temps « de signifier par un geste unilatéral de souveraineté à qui revient le pouvoir en dernière analyse (…) par répudiation de tout ou partie de la dette publique, de soulager aussitôt les populations de la contrainte d’austérité et de récupérer des marges pour des politiques de croissance ;de s’armer d’une politique publique de transformation radicale, prolongement nécessaire du simple défaut, visant, d’une part, l’affranchissement du financement des déficits publics des marchés de capitaux [18]) (seul moyen que le défaut maintenant ne vaille pas sur-pénalisation par les marchés plus tard), et, d’autre part, la refonte complète des structures bancaires (de toute façon mises à bas par le défaut même) »

Les lobbys comblent le vide laissé par l’absence de débat public européen

Les lobbys comblent le vide laissé par l’absence de débat public européen. Les industriels organisent de grandes fêtes et invitent des politiciens, des diplomates, des fonctionnaires européens, des hommes d’affaires, des universitaires. Bruxelles devient alors un village où tout le monde se connaît au sein d’une sorte de confrérie. Chacun cherchant à maintenir des contacts pour d’une part aider les lois à se faire dans le bon sens et de l’autre trouver un bon job quand le mandat sera terminé. Les entreprises utilisent et financent les évènements qu’organisent les groupes de réflexion pour faire entendre leurs exigences et leurs points de vue. Ils sont alors directement financés pour implémenter les conception ( par exemple le looby pétrolier finance la recherche sur le réchauffement climatique) on appel ça le conflit d’intérêt. Il est nécessaire de bien prendre en compte ses problématique avant d’envisager toute réflexion politique. Bien prendre conscience que beaucoup de chose se décide au sein de petites réceptions chaleureuses.

On a tenace à surestimé la force de la démocratie et de croire que le pouvoir de voter souveraineté naturelle mais nous ne savons rien des sommes brassées en coulisse qui permettent de réguler le flux des décisions. Nous ne savons pas tout ce que font les lobbys pour canaliser, créer des barrages à aux forces législatives. Il nous semble nécessaire de réinstaurer un contrôle démocratique sur les rôles des lobbys dans les processus de décision de l’UE. Il faut savoir quel est le rôle des sociétés, des grands groupes dans les décisions prises à Bruxelles.

Sommes nous en démocratie ?La place des lobbys dans la démocratie européenne.

 

Les lobbys sont censés aider les parlementaires à comprendre les dossiers sur l’industrie. A créer des relations de travail pour les aider à produire des lois qui favorisent la création d’emplois et la croissance. Ils sont comme des cabinets de conseils. Ils ont des objectifs précis. De nos jours ils s’appuient sur leurs relations pour parvenir à leur fin. Il n’est pas rare de voir des fonctionnaires se faire embaucher par les entreprises qui financent les lobbys. Il y a donc une corruption du vote des parlementaires en échange d’une promesse d’embauche lucrative pour bon service rendu. Beaucoup de loi et rapports issus des institutions sont des copiés collés de rapports rédigés par les groupes de réflexions des lobbys qui ont tout le temps de se consacrer à des études qui iront en faveur de leurs intérêts. Le cas évoqué dans le documentaire sur arte «Mais qui contrôle vraiment l’Union Européenne » de Mathieu Lietard qui montre à quel point les rapports de l’ERT (european round table) sont de véritable manifeste politique. Ainsi les grands projets sont-ils réalisés pour les industries ou pour le peuple ? Doivent elle faire des recommandations et aider les législateurs ou bien doivent elle être surveillée et régulée. La confiance que l’on doit avoir envers le secteur de la finance et des entreprises consiste à laissé une totale liberté à des individus sans aucune lois. C’est comme une autoroute sans panneaux…

Quand les groupes financiers créent les lois européennes

Tout porte à croire que le processus démocratique est d’une grande fragilité et porte en lui une grande facilité de manipulation. Tout semble prouver qu’il existe un pouvoir industriel et financier qui possède une immense capacité d’action pour travailler discrètement dans l’ombre par le biais des lobbys. Il est important de savoir pour un citoyen qui tire vraiment les ficelles et de se poser la question s’il existe encore à l’échelle nationale et européenne une démocratie ? La question des conflits d’intérêts, des liens qui se tissent entre les grands groupes financiers et les acteurs politiques est primordiale pour envisager cette question.

 

Bruxelles la ville où tout se passe.

Près de 80% des lois qui touchent directement les citoyens sont élaborées à Bruxelles .Dans le quartier de la place Schumann se situe La commission européenne, le conseil de l’Europe. Autour de ces institutions gravitent les bureaux des grands groupes industriels et financiers.D’après Olivier Hoedeman  ( CEO) Bruxelles habiterait 2500 bureau de lobbys, 15000 lobbyistes y travaillent dans ce que l’on peut considérer comme le plus grand pôle de lobbyisme mondiale juste après Washington. Il est important de réfléchir dans ce cadre sur la manière dont se font les lois au sein de l’Europe.

Un système législatif trouble détourné par les professionnels des lobbys.

Les lois partent de la commission européenne où on discute des initiatives en matière de législation et de politique avant de les transmettre au parlement et au conseil des ministres. La commission est la structure première de toute élaboration de lois et le secteur de l’industrie et de la finance observe de près ce processus pour l’influencer. Il y a un vrai business des institutions européennes. Les industriels emploient des personnes chargées d’influencer les institutions. Les législateurs, fonctionnaire européen , qui produisent les lois sont associée à un univers parallèle contrôlé par les grands groupes et qui engagent une armée de négociateur pour détourner le débat politique à leur profit. Les grands groupes disposent d’un pouvoir financier que n’ont pas les citoyens. Ils peuvent donc payer des négociateurs, des personnes pour produire selon leurs intérêts un débat démocratique qui devrait se faire par le peuple dans une véritable démocratie.

 

Le détournement d’un débat démocratique au profit des grands groupes

Ces professionnels de la négociation ont pour tâche d’aider les législateurs à rédiger un texte. Comme le montre l’article de Néo Loeti parru dans le monde diplomatique en juillet 2014, les promesses de la commission pour en finir avec l’opacité des tractations entourant par exemple le projet de grand marché transatlantique (GMT) par le biais de consultation publique reste un vaste rideau de fumée qui cache surtout une tractation secrète entre législateur et grand groupe qui n’hésite pas à organiser réception, services et bonne amitié avec promesse d’embauche à la clé. C’est sûr que les estomacs et le goût pour le champagne ne peut pas rivaliser avec des notions vagues et archaïques de liberté et de démocratie.

 

Y a t’il un débat démocratique avec la société civile ?

On peut se demander comment la commission tente de faire croire qu’elle est ouverte au débat public et démocratique. Par exemple l’ouverture au ONG            et représentant des citoyens est-elle réellement satisfaisante et ces dernières peuvent elle rivaliser avec des groupes qui ont un pouvoir d’action infini. Quels sont les pouvoirs d’actions des citoyens ? Les associations (en France loi 1901) de consommateurs , de lutte contre l’environnement, de défense des libertés. Tout ça sonne un peu David contre Goliath, on leur autorise à suivre les processus de décision , rencontrer les responsables en charge des dossiers et de dénoncer les actions des lobbyistes. Le reste c’est pour les grands. Depuis 2007, les ONG disposent d’un « statut participatif » : elle peuvent prendre parfois part aux débats, formuler des propositions. Tout porte à croire que le dialogue avec la société civile se fait.

 

Les ONG tendent à devenir des loobys.

Aujourd’hui un quart des personnes   disposant d’une autorisation d’entrée immédiate au Parlement étaient salariées d’une ONG. Les associations agissent de plus en plus comme des lobbys, ils proposent des textes tout faits pour les parlementaires. Elles arpentent les couloirs pour inviter les législateurs à des conférences bien arrosées, des déjeuners de travail excellents. Ce sont les groupes d’intérêts qui financent généralement la logistique et la communication tout cela parrainé par un député qui profite pleinement de la possibilité de communiquer sur ses dossiers. Mais on peut se poser la question d’une confusion des genres. Les ONG tendent à devenir des loobys. Des « fausses ONG » sont légions à Bruxelles. Beaucoup d’organisation sont directement financées par les états et les grands groupes industriels et financiers. L’image d’un faux gazon en plastique est très clair : la pratique de « l’astroturfing » permet à de grands groupes d’intervenir deux fois dans le débats, d’une part en tant que lobbyistes et une autres fois en tant que représentant de la société civile , pas bête ! . Il est important de se demander qui sont vraiment ces organisations, comment sont elles sélectionnés ? Les véritables associations ont elles les moyens, le temps et l’énergie de rivaliser avec des lobbys qui ont tout pour réussir ?

 

 

 

Sources :

  • « A Bruxelles, l’écran de fumée de la consultation publique, le monde diplomatique , Juillet 2014, Léo Noleti
  • documentaire diffusé sur arte «Mais qui contrôle vraiment l’Union Européenne » de Mathieu Lietar
  • Olivier Hoedeman : Corporate Europe Observatory : http://corporateeurope.org

Manuel pour devenir riche sans un sou.

Manuel à destination des personnes qui ne travaillent pas dans le système néolibéral (chômeurs)  et de ceux qui veulent arrêter de souffrir au travail.

  1. Produire soi même : être producteur de biens :  que suis-je capable de faire et d’apprendre à faire, que suis-je capable d’enseigner. Qu’ai-je appris ? La valeur est un concept délicat qui prend en compte principalement ce qui est désirable par autrui. Elle est liée à système d’échange au sein d’un réseau social. On peut se demander alors que puis-je partager ? que puis-je offrir de désirable ?
  1. Sortir du système de séparation producteur/ client : AMAP : sortir d’une économie marchande séparée où l’on ne sait pas qui produit ce que l’on consomme. Chercher des partenaires au sein d’un réseau d’échange. Produire sa nourriture. Produire des formes élémentaires facilement échangeable et désirable par un grand nombre permet de valoriser sa situation. Ce bien pourra faire office de liquidité, un bien pratique à échanger.
  1. Acheter des produits de proximité : Faire une liste des producteurs locaux de qualité qui accepteraient de vendre directement au consommateur afin de sortir de la logique de la distribution. Au final, ils pourront participer s’il le souhaite à un système d’échange local . Construire une AMAP, un espace de distribution des productions locales directement du producteur au consommateur.
  1. Faire la liste de ces désirs profond en lien avec son bonheur : faire la liste de ce qui nous rend heureux. Réfléchissez au meilleur moment de vote vie et faites la liste des formes essentielles qui contribuent à votre bonheur, vous verrez que les moments de joie sont souvent déconnectés de toute consommation et souvent facilement accessible: Partager de bons moments en famille, entre amis, manger de bons produits du terroirs local accessible , écouter de la musique, danser. Avoir du temps pour se promener, s’informer, jouer. On peut envisager ses moments de bonheur sans avoir forcément beaucoup d’argent. Ce qui compte est votre état d’esprit.
  2. Il n’y a pas que le pouvoir d’achat comme valeur.Il est important de sortir de schéma du désir de monnaie afin de bien prendre conscience que la valeur de l’argent est une croyance sociale. Qu’il y a plusieurs formes de valeur et qu’il n’y a pas que le pouvoir d’achat comme valeur. Dans notre société quand un homme n’a plus d’argent il pense qu’il ne vaut plus rien. La valeur d’un homme est liée à son pouvoir d’achat. Cela montre à quel point l’argent à pris une importance dans notre conception de ce qui a de la valeur. Il faut absolument sortir de ce schéma et bien prendre conscience qu’il y a de nombreuses formes de valeurs. Faites la liste de toutes les formes de valeurs pour vous, tout ce qui à de l’importance : La nature, les liens sociaux et familiaux, l’apprentissage, la relation esthétique au monde. La société actuelle a basée son économie sur une système de valeur objective et quantifiable , pratique pour les calculs arithmétiques , basé sur l’utilité. Est désirable ce qui est utile pour un individu seul . Mais il faut prendre en compte aussi que la valeur est une affaire de relation, d’échange, de considération. On peut être riche de plein d’autre chose que la monnaie qui peuvent être partagé.
  1. Sortir du schéma = monnaie= marchandise utile / considérer ce qui est vraiment utile. Il faut reconsidérer ce qui est vraiment utile et qui a de la valeur pour soi : Il faut se demander ce qui me rend réellement heureux : Avoir un nouveau téléviseur dernier cri ou bien échanger, partager, rendre service et rendre heureux ?
  2.  Prendre conscience que c’est un système de croyance  et qu’il faut donc faire un travail sur ses propres croyances internes. La monnaie est souvent considérée comme l’unique objet de désir , le seul moyen d’obtenir ce que l’on désir. En effet, le système économique a mis en place au cœur de sa logique cette liquidité qui permet d’obtenir tous les productions. Mais cette liquidité n’est pas la seul, on peut en inventer d’autre, c’est une forme historique qui peut évoluer, ce réinventer. La nature est abondante de liquidité qui peuvent prendre de nombreuses formes pourvu que l’on soir assez nombreux pour la partager. Si vous êtes dans un système de liquidité qui refuse de vous en offrir, qui préfère en donner beaucoup à certain et peu à d’autre c’est qu’il y a un problème. On ne peut pas vivre sans un système d’échange de bien, mais on ne peut pas vivre sans argent mais on peut en inventer ! La nature est riche et vous aussi .
  1. Produire ses propres schémas de valeurs : le temps, l’éducation personnelle, la relation à la nature, la production personnelle, les projets, la vie sociale, l’échange.De nombreux biens peuvent être produis : Comme le dit jérémy Rifkin, on peut tous être produceur : produire à des cout proche de zéro. On peut échanger des biens dans un système communaux collaboratif : une économie de partage. Il faudra s’entendre sur un système de contrat ( crédit d’échange/service ) qui pourra faire office de bien facilement échangeable : de monnaie. Par exemple du soutient scolaire ( 1h de service /industrie : imprimante 3D/ énergie/ alimentation/ caisse de solidarité.)
  1. Sortir du schéma walrasien : de la richesse basé sur l’utile et la rareté : La richesse sociale : « j’appelle richesse sociale l’ensemble des choses matérielles ou immatérielles qui sont rares : c’est à dire qui d’une part sont utiles et qui d’autres part n’existent à notre disposition qu’en quantité limité. » (élément d’économie politique pure ou théorie de a richesse sociale, P21) On peut envisager un système de valeur qui refuse l’utilité et surtout la rareté comme principe fondateur. On peut renverser nos croyance et considérer tout objet comme inutile ( trouver des moyens de contourner le manque de l’objet utile en valorisant le détournement) : il faut partir du principe qu’il faut se méfier de la notion d’utilité qui est une croyance sociale construite ( production du désir). Par exemple : la voiture est utile pour aller vite et pour ne pas faire d’efforts, être protégé et au chaud. 1) trouver les défauts  et faire un équilibre entre les gains et les pertes : ne pas faire d’efforts n’est pas bon pour la santé. Allez toujours vite et gagner du temps est-ce obligatoire, n’est il pas bon de prendre le temps. Pour le climat , il est bon de respirer le grand air ( le taux de pollution est supérieur dans une voiture) . La voiture est utiles pour ceux qui ont besoin de travailler loin, mais dans notre système tous se fait à proximité. Il est donc bénéfique pour le climat et pour son bien être de considérer la voiture comme inutile. Plus la liste de bien inutile s’allongera et plus votre désir de consommer diminuera et vous aurez de plus en plus de temps/argent en votre possession. Vous aurez le temps de produire et vous vous rendrez compte à quel point le concept de rareté est une invention économique qui cherche à nous faire croire que nous n’avons pas tous ce que nous souhaitons gratuitement.
  2. Sortir de la rareté : Refuser de croire qu’il y a des choses rares qui sont désirables. Quand on réfléchie les vraies richesses sont abondantes, la nature quand elle possède suffisamment d’eau et de chaleur est abondantes : Vous pouvez vous nourrir avec un bon terrains et des animaux et vous aurez suffisamment pour être heureux. Il faut sortir du schéma qui consiste à désirer des choses rares. Ecouter de la musique , il suffit d’écouter un bon groupe d’ ami musicien, aller au cinéma : faire son spectacle soi même, prendre plaisir à raconter des histoires, avec des images, des marionnettes, faire son spectacle entre amis. Pas besoin de parures, vous aimez votre femme pour ce qu’elle est. Un bon plat préparé avec amour et de bons produits vos mieux qu’un restaurant cher.
  3. Demandez vous quelles valeurs ont les objets : Mettre des points sur 10 en fonction des différentes valeurs (symbolique, religieuse, familiale) et sortir du critère objectif mais préférer le critère psychologique et sociale (ceci a de l’importance pour ma famille et mes amis : ex le téléphone = appeler des amis ( OK 10/10) la table ( pour manger en famille : ok) . Numéroté une hiérarchie de ce qui a de la valeur de 1 à 10.
  4. Sortir de la valeur travail comme unique valeur : Trouver le moyen de valoriser votre temps sans le considérer comme un travail : faire un don de soi et un don de son temps possède une valeur. Vous pouvez envisager ce que vous aimez faire, ce que vous voulez offrir comme temps en fonction de vos savoir faire. ( Marx : le produit du travail est une valeur mais pas la seul. Une production qui prend beaucoup de temps peut être offerte avec plaisir à partir du moment ou on a pris plaisir à le faire. Envisager votre temps comme une valeur en soir et prenez conscience que vous êtes riche de cette ressource qui vous permet de produire d’autres richesses. Devenir producteur autonome : Faire en sorte de ne pas séparer les temps de plaisir et les temps de don de son temps. Quand on aime on ne compte pas. Comme un artiste, organisez vous un petit atelier de travail  pour produire des formes que vous avez choisi non plus par obligation mais parce que vous aimez le faire et le partager. Lorsque vous ressentez une lassitude ou que vous vous sentez fatigué passez à autre chose. Prenez la liberté d’arrêter et de produire d’autres formes. ( varier les plaisirs)
  5. Sur l’échange : Après avoir bien pris conscience de votre capacité à produire de la valeur, on va pouvoir construire un système d’échange local , un système d’échange de liquidité , basé non pas sur le troc mais sur la confiance. Le troc n’est pas à la base de l’échange mais c’est le crédit ( le prêt) entre deux personnes qui se font confiance et se lie d’un pacte amicale. Il s’agit de construire des symboles qui unifie la confiance du prêt amicale ( un registre de prêt = monnaie) et devenir producteur de prêt. je te prête ça maintenant et quand tu aura ça tu me prêtera ça. On peut alors échanger des biens et des services et recevoir de nombreuses valeurs.
  6. Sortir de la monnaie instrument déconnecté du réel = Produire sa propre « monnaie » qui ne soit pas un instrument, une introduction d’un numéraire ( 1 e) déconnecté ,   une convention que le prix 1 e vaut tel bien à partir de quoi on détermine la valeur de tous les autres biens relativement à celui-ci qu’on nomme « prix ». Produire une monnaie réelle qui « procure une unité de compte et circule effectivement et en outre fonctionne comme « réserve de valeur »[1].
  7. Réhabiliter un taux d’échange : «  Le taux d’échanges des marchandises entre elles est vraiment l’élément le plus important derrière les prix en monnaie »[2]On peut changer le principe de la monnaie pour qu’elle soi au cœur des marchandises et construire un contrat/ monnaie / taux d’échange adapté à chaque transaction : qui prend on compte les rapports quantitatifs. Ainsi la monnaie n’est plus considérée pour elle même mais reste directement liée au bien consommé. On peut alors valoriser ce contrat comme pacte et créateur de lien social : un contrat de confiance. Par exemple vous voulez acheter du pain à un voisin, le contrat monnaie
  8. Réinventer la monnaie : penser la manière dont se font les échanges réels : deux biens n’ont pas la même valeur, il faut adapter les contrats , la valeur d’un bien dans un contrat peut varier et disparaître. Produire un contrat spécifiant au plus près les valeurs réel. Prendre en compte les échanges. ( prix de production) et veiller à ne pas produire d’écart entre la valeur réel et le prix/contrat.
  9. Mettre l’échange réel au cœur de la logique du contrat et sortir d’une loi universelle de la valeur qui régisse l’ensemble des biens : multiplier les contrats de prêt./valorisation «  il est évident que ce n’est pas l’échange qui règle la quantité de valeur d’une marchandise mais au contraire la quantité de valeur de la marchandise qui règle ses rapports d’échange » Marx[3]. La valeur d’un marché « transcendant » ne doit pas dicter l’échange, entre l’offre et la demande.
  10. Sortir d’une vision totalisante de la monnaie et produire sa monnaie:  l’économie de marché agit comme une main invisible sur tous les échanges et cherche à contrôler les relations sociales. L’économie néo-libérale cherche à produire son propre système de valeur qui pourra englober l’ensemble des populations. Ce système consiste à imposer un régime qui met le désir de monnaie au cœur de l’intégration sociale or cette monnaie reste rare et produit de la pauvreté. Il est possible de produire une monnaie local : comme on produirait une énergie libre. Devenez émetteur de votre système de valeur/ « monnaie » autonome et libre .La monnaie est considérée comme un instrument, un simple système d’équation simultané permettant de totaliser l’économie de marché. Il faut sortir de ce schéma totalitaire mathématique et affirmer la spécificité locale, la valeur de l’échange de proximité afin de prendre en main son pouvoir de décision et ne pas être soumis à des directives éloignées de la vie du peuple
  11. Sortir du système de dépendance aux autres : «  Pour aucun secteur, la valeur du produit n’est déterminée de manière indépendante (…) en conséquence, les valeurs sont déterminés socialement. »[4] On peut donc privilégier une constitution de valeur locale et à court terme spécifique à l’échange. Chercher la Détermination souveraine de la valeur. Les valeurs des choses peuvent être déterminé au sein d’un réseau d’acteur. Ainsi si on décide de lutter contre le système de la rareté on peut découvrir une société d’abondance des joies élémentaires. Ce qui est important est de prendre conscience que nous devons sortir de la séparation entre le consommateur et le producteur et rester au cœur d’un système de confiance sans pertes et non séparée. La valeur Imbriquée permet de sortir de la force totalisante de la monnaie dictée de façon déconnectée par des personnes que l’on ne connaît pas. On ne peut donc pas se protéger.
  12. Privilégier une économie des relations : Ne plus se demander « combien ça coûte ? » mais privilégier une relation de confiance. La valeur des choses ne doit pas être une puissance surnaturelle auquel on est impuissant. la malédiction de la pauvreté est un fait social lié à une mauvaise organisation des ressources. la malédiction du « combien ça coûte ? »  la valeur qui change et augmente  : la valeur des choses doit être au cœur de la volonté des acteurs et de leurs prévisions.
  13. Produire son propre rapport social de valeur : La marchandise : La valeur des choses est un fait social «  c’est seulement un rapport social déterminé des hommes entre eux qui revêt ici pour eux la forme fantastique d’un rapport des choses entre elles » P 71, ( Marx) . On peut donc produire de la valeur en produisant des sociétés, des micros gouvernements. Il faut être conscient que La valeur actuelle n’est pas une qualité naturel des objets mais que c’est une construction intellectuel du système capitaliste : On peut changer de paradigme intellectuelle et se considérer comme riche. Créer une institution qui nous rende riche.
  14. La notion de valeur travail n’est pas immuable. Il faut se positionner vis à vis du rapport que l’on a avec les choses, qu’est ce qui a de l’importance. Ce rapport peut changer, ce n’est pas un fondement inaltérable. Les prix, les valeurs que l’on attribue sont des déterminations changeantes. La valeur travail a une histoire et peut avoir un fin. Ce n’est pas parce qu’on fait rien qu’on ne vaut rien.
  15. Ce qui est fondateur est l’institution : la règle du jeu sociale, l’institution est une forme historique. Elle est un contrat entre un groupe d’individu libre et autonome qui peut changer, se modifier et s’arrêter à tout moment. Il n’ y a pas de forme qui ne puisse être remise en cause. la valeur est un phénomène social que l’on peut déformer, réformer, transformer alors la valeur du travail est un système que l’on peut restructurer au sein d’un autre système social.
  16. Echanger: On peut valoriser son temps et l’échanger contre d’autre bien. Ainsi l’échange entre deux individus révèle une valeur qui est produite dans le procès de production mais la valeur est intrinsèquement liée à l’échange. Il ne faut pas oublié que c’est dans la relation intersubjective que se construit la représentation du bien échangé. La valeur de ce que l’on a fait prend de l’importance en fonction du rapport social que l’on crée. Il peut varier et s’adapter. Il faut sortir La valeur de l’économie qui considère la valeur comme une donnée quantifiable et objective déconnectée des acteurs. Ce qui compte pour elle est l’évolution quantifiable de la valeur des biens. Au contraire, Il faut privilégier l’échange : les transactions réels de biens.
  17. Ne pas être un simple consommateur :  La théorie néoclassique considère qu’un bien de valeur est utile et elle construis son modèle économique sur le principe d’individu seul qui font des choix libre et souverain sans prendre en compte les rapports sociaux. L’économie considère l’individu comme un consommateur de biens désirables (utiles) mais cette utilité est une construction. Il faut veiller à ne consommer que le principal. La recherche de la satisfaction par les biens consommés est un leurre. Mais l’économie marchande est basée sur cette production de désir. Les individus ne sont considérés que commes des agents consommateurs luttant pour obtenir le panier type de marchandises utiles. Or on peut réhabiliter un rapport différent aux valeurs qui prendrait l’échange et les relations intersubjectives comme bases premières.
  18. Sortir de l’idée de progrès, de l’accroissement de désirs. l’économie néoclassique considère que nous sommes guidés uniquement par une recherche de l’accroissement de la satisfaction vis à vis du panier : Cette force met en mouvement l’économie par le biais des échanges mais produits un sentiment constant d’insatisfaction. En produisant des désirs à satisfaire le marché crée des être constamment insatisfait de ce qu’ils ont. Il existe un dicton Bouddhiste qui dit « Il faut vouloir ce que l’on a et ne pas vouloir ce que l’on a pas ». Veillez à ne pas toujours vouloir des choses qui ne vous servirons que moyennement.

Source bibliographique : 

André Orléan , l’empire de la valeur , seuil, 2011

[1] Schumpeter, histoire de l’analyse économique , tome II , p. 287.

[2] Schmpeter , histoire de l’analyse économique , tome I , p. 389, Gallimard

[3] Karl Max, le Capital, P 62

[4] Micchio Morishima, Marx’s Economics, p 14

La fascination des puissants : un régime d’acceptation

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Le système actuel est basé sur le fait que l’ensemble des concitoyens accepte le principe qu’un petit nombre de personnes se sont octroyés la capacité de produire de la monnaie. Ce pouvoir d’achat quasi magique leur donne une puissance absolue et indéterminée. Autour d’eux,(Les banques centrales privées ) gravitent comme des systèmes autour d’un vaste trou noir des univers qui parviennent à faire graviter cette énergie. Leur intérêt est de faire le maximum pour que cette réalité sociale ne se sache pas.

Le système de croyance globale offre la capacité à certaine personne   de produire des richesses sans aucune contrepartie. Et lorsque il arrive qu’ils perdent de la monnaie virtuel, ils s’appuie sur le travail réel des peuples pour le récupérer par le biais des impôts. Ils arrivent à faire accepter que leur pouvoir d’achat soit déconnecté de toute forme de production réel de valeur. Ces systèmes sociaux produisent des idéaux sur la base de leurs interactions et ils arrivent à faire en sorte qu’ émèrgent un consensus autour de leur puissance. Ils ont réussi à faire en sorte de produire des règles du jeu qui ont une puissance d’affectation , de facination et d’adhésion. Cette dernière est produite par le stimulant désir de croire qu’un jour il sera possible d’atteindre le royaume des tous puissants.

 

Allons nous dans le bon sens ?

 

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Depuis une trentaine d’années, nous sommes dans un régime capitaliste qui se base sur la déréglementation et une forte dominante financière. Dans ce régime parsemé de crises on ne cesse d’espérer des jours meilleurs. Des jours heureux où l’Europe finira par être sociale. Et l’on ne cesse d’entendre les partisans de ce mode d’accumulation nous demander d’être patient, de faire confiance et qu’il faut continuer à faire des efforts de compétitivité parce qu’ils « finiront bien par payer ».

Les règle du jeu du système capitaliste actuelle se sont si profondément inscrites dans nos schémas de pensée qu’il est désormais très difficile d’envisager une alternative sans passer pour un doux rêveur, gauchiste, utopiste, ou pire , pure produit frontiste , raciste et xénophobe .Or , comme tout système humain, Le système néolibéral est un système de croyance, qui cherche à se faire passer pour une science dure. Il ne construit jamais de preuves mais demande à chacun de ses réfractaires de lui en demander et trouve les moyens de le faire passer pour une vague rêverie utopiste.Or il est temps de construire une alternative et faire notre maximum pour qu’elle puisse être reçue avoir la même force et considérée avec le même sérieux. Les économistes derrières leurs bureaux et leurs machines à calculer ont mis en place un certain nombre d’instruments de pensées

les Institutions se sont organisées en suivant ses penseurs de façon à offrir le meilleur terrain de jeu aux marchés et à la finance. La compétition entre les places financière de Londres et de New york ayant entraîné une totale dérégulation.Elle a instaurée et rendu possible le contexte d’une croyance dans l’efficience des marchés.Les institutions politiques sont aujourd’hui complètement imbriquées dans un système qui ne cesse de restreindre le pouvoir du peuple et du citoyen au profit d’une oligarchie.  Il y a une immense place laissée à la finance. Or avant la finance ne jouait pas ce rôle , il y a l’idée que les marchés financiers sont efficaces par ce qu’ils permettraient de bien juger des valeurs des titres. Il y a la croyance que les marchés nous donnent une juste évaluation, une bonne valeur des choses et qu’il faut s’en remettre à eux.

 

 

vers un nouveau rapport au réel

« La vérité est un mensonge rectifié. »Gaston Bachelard (1884-1962)

Ce blog cherche à construire un terrain de réflexion pour que puisse éclore une alternative. Il est une pierre à un vaste edifice,une muraille contre un empire qui semble de plus en plus s’approfondir et cela malgré ces erreurs. Nous voulons fédérer des réflexions, des actions et laisser entendre qu’il est possible d’envisage quelque chose d’autrement plus intéressant que ce que l’on nous propose actuellement. Un système basé sur la crise à répétition. Des crises dont les seules causes sont basées sur l’avidité d’un petit nombre de personnes appartenant à une corporation financière et qui ont une certaine tendance à faire de grosses bêtises. De toute façon le contribuable est là pour renflouer les pertes. Autant continuer ainsi et faire croire qu’il n’y que ça de bon. Mais la pensée humaine est créative et elle peut toujours produire de nouvelles formes d’habitudes, de rapport au monde et à la matière. Il s’agira ici de mettre modestement à l’écrit des bases de réflexion pour de nouveaux rapports au réel.